B) Les aspects idéologiques du stalinisme

L'apport propre de STALINE à la théorie marxiste, semble assez limité. Le système de pensée qui imprègne le mouvement ouvrier international, à l'époque stalinienne a deux aspects. Il s'agit d'un"pragmatisme total"³¹⁷, et d'un dogmatisme.

La théorie devient une réflexion axée sur le temps court et l'efficacité que requiert la défense du premier Etat socialiste et du mouvement communiste. Le militantisme tient lieu alors de travail théorique³¹⁸. C'est dans une certaine mesure de l'opportunisme³¹⁹. La pratique s'écarte de plus en plus des principes. Le marxisme se change en idéologie, à mesure que s'accroît le pouvoir des mots ³²⁰. Le personnage de STALINE est transformé en mythe, comme on le voit dans d'innombrables témoignages ³²¹.

En outre, le marxisme se conçoit comme un "corpus" ou même un "catéchisme"³²². Staline est une caution permanente. Les écrits de cette période, qu'il s'agisse des siens³²³, ou de ceux des autres, souffrent de dogmatisme et d'économisme³²⁴. C'est alors qu'apparaissent les thèses de la "paupérisation absolue"³²⁵ ou de "l'aggravation de la lutte des classes"³²⁶ en régime socialiste.

Malgré ces lacunes, le stalinisme préserve le marxisme face à l'idéologie bourgeoise, dans une période où monte la conscience des masses, mais il finit par être un frein au mouvement ouvrier révolutionnaire.