B) Ses manifestations

La déstalinisation s'accompagne à la fois d'une relecture des œuvres des théoriciens marxistes336, et d'une prise en considération des nouveaux aspects de la réalité sociale. Une recherche plus libre permet d'intégrer au marxisme, certains acquis scientifiques.

Le marxisme renaît comme humanisme, mais le révisionnisme est évidemment un danger. Bien des intellectuels abandonnent progressivement le matérialisme historique, tel Henri LEFEBVRE337. L'idéologie bourgeoise, lui sert alors de réponse aux difficultés du mouvement ouvrier338.

Si le renouveau de la pensée marxiste est considérable, avec la déstalinisation, qu'il s'agisse de problèmes stratégiques ou philosophiques, il ne faut pas voir de façon seulement négative, la période qui précède. En 1953, l'affaire LECOPUR suscite un début d'autocritique au sein du P.C.F. De 1950 à 1956, le comité culturel du parti communiste britannique a des activités importantes339. Globalement, cependant, la déstalinisation est une rupture. Sur le plan de l'organisation et de la théorie, elle favorise la diversification nationale du marxisme. Les problèmes de la transition, de l'humanisme, du dialogue avec les chrétiens viennent au premier plan.

Le renouveau théorique et le regain des luttes peuvent donner au marxisme contemporain, force et créativité.

Notes
336.

CK III 2e PARTIE

337.

H. LEFEBVRE "Le marxisme et la pensée française" in T.M. n° 137-138 Juillet - août 1957 pp. 104 - 137 J. TOUCHARD "De l'affaire Lecceur à l'affaire Hervé" in R.F.S.P. Vol. VI avril - Juin 1956 n° 2 pp. 389-398

338.

"Itinéraire" pp. 7 - 67 in J. MILHAU op. cit.

339.

cf. infra CH. Il 1ère PARTIE.