5 - International Socialism I.S.

La tendance qui est aujourd'hui l’I.S. s'est séparée du trotskysme à la fin des années 30, quand Max SCHACHTMAN, trotskyste américain, se serait trouvé en désaccord avec TROTSKY sur l'appréciation du caractère de l'Etat soviétique. A la différence de la 4e Internationale qui qualifiait l'U.R.S.S d'Etat ouvrier dégénéré, mais se prononçait pour sa défense, SCHACHTMAN aurait parlé de capitalisme d'Etat, et considéré la bureaucratie comme une classe. C'était méconnaître complètement les apports de la révolution d'octobre⁸⁷². Sur ce point, I,S, est vivement critiqué par les autres groupes trotskystes, en particulier l'I.M.G.⁸⁷³. L'organisation I.S, créée en Grande-Bretagne dans les années cinquante, s'est exprimée dans diverses publications Socialist Review, le journal des jeunes, Rebel, le Socialist Worker (primitivement Labour Worker) et la revue international Socialism.

Groupe comparable à "Lutte Ouvrière" ou "Pouvoir Ouvrier" en France, I.S. se réclame de l'opposition de gauche au stalinisme et du marxisme révolutionnaire. C'est surtout un groupe d'intellectuels puisqu'il compte 55 % d'étudiants, de lycéens et d'enseignants, et seulement 25 % d'employés et 20 % d'ouvriers⁸⁷⁴. Groupe "passoire" également : 48 % de ses membres y sont depuis moins d'un an⁸⁷⁵, mais qui se renforce numériquement, 1200 "militants et sympathisants" en 1969⁸⁷⁶, contre 3310 en 1974⁸⁷⁷, Il a essayé de remplacer le parti communiste auprès des étudiants, en exprimant des opinions plus modérées qu'en 1968⁸⁷⁸.

L'I.S. considère que le parti travailliste est "la seule expression politique significative de la classe ouvrière en Grande-Bretagne", tout en restant très critique à l'égard de l'œuvre des gouvernements travaillistes⁸⁷⁹. Si l'on en juge par les positions à l'intérieur d'I.S., aucune stratégie précise n'est déterminée⁸⁸⁰, si ce n'est la condamnation des élections⁸⁸¹. En ce qui concerne les pays de l'Est, I.S. considère que le "capitalisme bureaucratique d'Etat" est en crise, par suite de la contradiction entre la nécessité d'accumuler davantage de plus-value, donc de limiter les salaires et la consommation individuelle, et celle, pour obtenir l'accord de la classe ouvrière avec les réformes économiques, d'augmenter les salaires et la production des biens de consommation⁸⁸².