De l'avis du P.C.G.B.1035, en Tchécoslovaquie le passage au socialisme s'est fait de façon pacifique, sans guerre civile, en février 1948. Pour les Chinois, au contraire, le Gouvernement de front national dont certains éléments ont essayé de chasser les communistes du pouvoir, était déjà une forme de dictature du prolétariat. Le socialisme tchèque serait donc le fruit de l'action des partisans contre les fascistes, et de l'appui de l'armée soviétique1036. Cette thèse chinoise est en contradiction avec les analyses dont on dispose sur la question1037. Le Gouvernement provisoire formé à Kosice en 1945, issu d'un compromis entre les différentes tendances de la résistance, ne comprend que huit communistes sur vingt cinq ministres1038. Pour GOTTWALD, ce régime a pour objectif une "révolution démocratique et nationale"1039. Il semble malgré tout qu'une présence assez forte de communistes dans les appareils d'Etat, ait favorisé la conquête sans guerre civile du pouvoir, le "coup de Prague", de février 19481040.
La possibilité d'un passage pacifique au socialisme apparaît à travers les cas présentés. Mais il serait nain de les considérer comme des modèles ou de sous-estimer deux de leurs particularités : l'importance des causes exogènes de la révolution, la guerre internationale ou ses suites ; l'armement de la classe ouvrière, ou la non hostilité de l'armée. Le parti communiste britannique accorde une large place aux spécificités nationales.
J.R. CAMPBELL art, cit.
La révolution prolétarienne op. cit. pp. 8 & 9
F. FETJO. Histoire des démocraties populaires L'ère de Staline 1945 - 1952 Paris, Seuil, 1971 "Politique" 382'p. (en particulier pp. 77-83 & 208-221)
ib. p. 83
ib. p. 84
"les positions clefs du gouvernement étaient depuis 1945 aux mains des communistes ou de leurs sympathisants. La police, suffisamment noyautée, se ralliait à la révolution. Le général Svoboda, sympathisant communiste, assurait la neutralité de l'armée", ib. p. 215