D) La pluralité des partis

On a reproché au P.C. britannique, de tolérer l'existence dans une Grande-Bretagne socialiste, de partis, même hostiles au socialisme Il s'agit la non d'une volonté tactique mais du rejet de méthodes anciennes. L'adhésion au socialisme, ne peut être que le fruit de ses succès et d'une bataille d'idées.

C'est en 1963, que THOREZ souligne devant le Comité central du PCF, l'erreur de Staline dans sa généralisation abusive de l'expérience du parti unique en U.R.S.S.¹¹⁶⁶ A son 17e Congrès, en 1964, le PCF rejette l'idée de la nécessité d'un parti unique pour passer au socialisme¹¹⁶⁷. Le Manifeste de Champigny, rappelle que "dans une France socialiste, les droits de la minorité seront respectés dès lors qu'ils s'exerceront, selon la règle démocratique, dans le cadre de la légalité établie par la majorité"¹¹⁶⁸. Le Programme Commun reconnaît "le rôle" et "la pluralité des partis", le droit de l'opposition à rallier une nouvelle majorité¹¹⁶⁹. Il proclame son respect du suffrage universel et l'engagement de renoncer au pouvoir pour reprendre la lutte dans l'opposition en cas de désaveu du corps électoral¹¹⁷⁰. L'ouvrage de Georges MARCHAIS Le défi démocratique, accepte l'idée de "l'alternance" et la liberté des partis d'opposition dans une France socialiste¹¹⁷¹.

L'idée d'un parti unique marxiste contenue dans The British Road, est absente du Manifeste de Champigny, et à notre connaissance, de la plupart des écrits récents du P.C.F. On la trouve, malgré tout, dans un ouvrage de Waldeck ROCHET : "Les communistes aspirent logiquement à l'unité complète, c'est à dire à l'unité organique avec leurs camarades socialistes"¹¹⁷².