CHAPITRE III - L'HUMANISME SOCIALISTE

La transition au socialisme, même si elle est pacifique, implique une ligne de lutte de classes, et par là, une rupture politique. On rejette ainsi le "gradualisme" qui demeure l'essence du réformisme, mais on définit des étapes méconnues par le gauchisme.

De façon plus large, on peut dire qu'il n'y a pas de projet révolutionnaire sans rupture avec les idées anciennes, ce qui ne signifie pas pour autant, qu'il faille systématiquement en prendre le contre-pied. L'étude de l'humanisme socialiste le démontre bien.

Cette question est au centre d'une théorie de la connaissance, et de la pratique des organisations, qui se réclament du marxisme. C'est un élément fondamental du débat interne au marxisme contemporain, en même temps qu'un point d'entente et de controverse avec les autres conceptions du monde.

Une large influence sur le marxisme britannique, et la richesse de ses analyses, imposent une référence fréquente au marxisme français.

Notre objet est volontairement réduit. Nous excluons de notre propos ce qui relève à titre principal de la philosophie marxiste — aliénation, dialectique… pour nous en tenir aux aspects politiques du problème.

Il s'agit en effet de savoir si certains courants marxistes ne sont pas gagnés par l'idéologie dominante, dans leur analyse de la réalité, et dans leur pratique sociale. L'examen des analyses du Gauchisme et de la Nouvelle Gauche, a fait apparaître ce danger. Il reste à voir si le parti communiste britannique, en est totalement exempt. Une polémique récente, engagée par ALTHUSSER, peut laisser penser le contraire.

Nous envisagerons successivement :

Les conditions d'apparition et les premières justifications de l'humanisme socialiste.

L' "antihumanisme théorique" et la controverse ALTHUSSER - John LEWIS

Les fondements politiques de la discussion