5. Des « hommes libres » ?

Pour la plupart de ses relations avec l’Etat (corvée, justice...) le paysan khmer doit se faire assister par un protecteur. Le resserrement de ce lien d’ordre public normal ou l’endettement peuvent faire du paysan un esclave domestique.

Cette évolution semble inquiéter le législateur, qui se préoccupe, sinon de l’empêcher, tout au moins de la freiner ou de la réglementer. Les motifs de cette intervention ne peuvent encore être exposés ici (cf. Ch. 9), mais on peut les résumer a un principe la royauté veut protéger « l’homme libre », car lui seul est considéré comme la « force vive » du royaume.

Les étrangers ne peuvent évidemment s’attendre à la même sollicitude, sauf s’ils achètent ou gagnent leurs privilèges, ce que tous ne sont pas à même de faire. En contrepartie, moins gênés par la protection fort pesante de l’Etat, ils sont à même de faire preuve de davantage d’initiative.