2. Le consensus dans l’idéologie : le despote impuissant

Cette prégnance de la religion suffirait à expliquer qu’un pouvoir s’en réclamant soit incontesté. Encore faut-il que celui-ci puisse apparaître comme indispensable à l’existence et au fonctionnement d’une religion considérée elle-même comme nécessaire. Bien qu’il s’agisse là d’une première question, qui n’épuise nullement le champ de la relation entre idéologie et pouvoir, elle exige une réponse à la fois précise et nuancée.

On peut commencer par se demander si la royauté ne contrôle pas les processus productifs par le biais des rites agraires (2.1), et faire une première approche, descriptive, des relations entre pouvoir royal et bouddhisme en étudiant le pouvoir législatif du roi. Mais la reconstitution d’ensemble s’avère beaucoup plus complexe : elle est menée ici à partir de l’image mythique de la royauté dessinée dans le sacre du roi (2.2), qui révèle le paradoxe d’un roi à la fois tout-puissant et impuissant (2.3).