Chapitre 10. Harmonie et révolte

Si la structuration particulière qui résulte de l’idéologie a des effets manifestes sur le fonctionnement du pouvoir, elle interfère également, de façon complexe, avec les mécanismes communautaires dont elle est issue. Là aussi vont se trouver dessinés des champs. Ceux où s’expriment les consensus forment un noyau solide, mais limité ; or, au-delà, la communauté renonce totalement à prendre en charge ses problèmes et se dissout. Comme le pouvoir du roi, la communauté est à deux faces : d’un côté, elle est le fondement de tout, l’entité sans laquelle rien ne peut exister ; mais, à trop être magnifiée dans ce rôle, elle finit par ne plus être qu’un contenant étroit et vide (S. 1). Machine lourde à ébranler, elle ne se meut que par impulsions brusques, déferlements de violence fonctionnant comme des réactions en chaîne qui s’évanouissent très rapidement car elles ne sont porteuses d’aucune positivité (S. 2).