b. Exploitation

Dans le Tableau 39, les khêt ont été regroupés selon le niveau de leur production par tête :

  • production marginale 0 à 75 kgs par tête
  • production systématiquement déficitaire 75 à 175 kgs par tête
  • production équilibrée en année moyenne 175 à 300 kgs par tête
  • production normalement excédentaire 300 à 600 kgs par tête
  • production largement excédentaire 600 à 800 kgs par tête

Dans le Tableau 40, les disponibilités sont mises en rapport avec les besoins semences et pertes évaluées à 10 % de la production et la consommation évaluée à 200 kgs par tête dans les trois premières catégories de khêt La consommation dans les autres khêt est estimée par différence, compte tenu du fait qu’il n’y a pas de surplus global (Annexe 2.A). La consommation ainsi évaluée est de l’ordre de 220 kgs par tête et par an. Les surplus ou les déficits donnent une idée des courants d’échange de paddy nécessaires pour permettre un équilibrage.

Le classement obtenu semble très satisfaisant. Le premier groupe rassemble tous les khêt de berge et quelques khêt éloignés et peu accessibles, qui produisent sûrement davantage ; l’écart est négligeable en raison de leur faible population. Seul Prey Krabas (n° 38) et Samrong Tong (n° 44) semblent ici par erreur : si les conditions de la culture sont médiocres dans Samrong Tong, l’espace disponible est important. Quant à Prey Krabas, Aymonier (1900, I, 195) parle surtout de la pêche et du tabac, mais mentionne également du « riz ordinaire et du riz d’inondation ». La même remarque est valable pour Treang, dont Aymonier dit cette fois qu’il produit du riz en abondance. Ces deux khêt font partie de la Résidence de Takéo en 1930 ; or, la comparaison des productions vers 1880 et 1930 (annexe 2.C.) révèle une hausse inexplicable de la production sur ce territoire. On pourrait donc améliorer la répartition en accroissant la part de ces deux khêt (doublement).

La deuxième catégorie touche des régions « hautes », non inondées, sableuses, et en général peu propices à la culture (Babaur, Kong Pisey, Lovêk).

La quatrième catégorie n’appelle pas de commentaires : il s’agit des greniers à riz du Cambodge.

La troisième catégorie, comme toute « moyenne », est la plus hétérogène : on y trouve des grandes provinces riches en riz (Tbaung Khmum) et des petites (Krang, Krakor) dont la production est peut-être surévaluée.