6.2. Le srok vers 1880

Le srok n’est pas véritablement le cadre de vie du paysan qui réside dans un phum (hameau). Ce n’est pas non plus une circonscription administrative au sens habituel les limites sont en général connues, mais l’existence de liens personnels fait que certains villages peuvent être rattachés à un autre mesrok et donc à un autre srok Avec des limites qui ont pu sensiblement varier, mais jamais de façon considérable en moyenne, le srok est devenu le khum, la « commune cambodgienne ». Un document de 1884 mentionne 1.322 srok ; Rousseau recense 1039 khum et l’annuaire statistique (II), 1072 (Cambodge /1863/).

L’étude du nombre d’inscrits moyen par srok se révèle intéressante : la moyenne pondérée est de 95, mais une étude plus détaillée montre que cette valeur n’est pas très significative. L’histogramme comprend en effet un double mode, l’un vers 65-85 et l’autre plus significatif vers 105-135 (plus de 50 % des observations dans cette fourchette). Une étude cas par cas montre que la vingtaine de khêt concernés sont tous des khêt à vocation rizicole. De même, la plupart des valeurs inférieures à 65 sont des khêt périphériques peu peuplés. Enfin, toutes les valeurs supérieures à 155 concernent des khêt densément peuplés où la culture du chamcar est prioritaire. Si on retient ce schéma, on peut facilement expliquer le premier mode : il concerne des khêt de grande dimension, contenant à la fois des srok « normaux » (105-135) et peu peuplés périphériques (inf. à 65), ce qui est bien le cas par exemple de Baphnom, Lovek, Svay Tiep, Thbaung Khmum, etc.

La délimitation des srok correspond à la prise en compte d’un double facteur

- le regroupement d’un certain nombre d’inscrits (typique 120)

- une contrainte de dimension dans les zones très ou très peu peuplées, qui explique les écarts.

Figure 65 - Répartition des inscrits selon la taille du srok de résidence vers 1880
Figure 65 - Répartition des inscrits selon la taille du srok de résidence vers 1880