Le Cadastre Viticole

Son établissement a été décidé au début des années 1950 alors que sévissait, à nouveau, une crise viticole avec mévente du vin. Pour déterminer la politique à conduire qui porterait remède à cette situation, il apparut nécessaire de connaître exactement, l'état du vignoble français. Décidé en 1954, l'inventaire en fut terminé en 1958-1959 dans notre région.

Il recense toutes les exploitations viticoles. Pour chaque parcelle, sont décrites : la situation topographique, la superficie, la date de plantation, la qualité de l'encépagement, la destination de la production : commercialisation ou consommation familiale. Mais il ne donne aucun renseignement général sur l'exploitation agricole qui abrite l'exploitation viticole, sur les rapports existants entre l'agriculture et la viticulture, sur l'exploitant lui-même et sur sa famille. Chaque déclarant a bien rempli au moment de l'établissement du Cadastre Viticole, une fiche d'identité, mais elle n'est pas transcrite sur les bordereaux d'exploitation mis à jour annuellement en ce qui concerne les exploitations situées dans l'aire de production des V.D.Q.S. Vins de Savoie. D'autre part, les mutations et les successions ne sont pas enregistrées. Souvent, le successeur d'un déclarant mort se voit attribuer un nouveau numéro d'exploitation sans que l'ancien numéro enregistré soit supprimé. Cela oblige à de nombreuses vérifications et mises au point qui sont indispensables si l'on ne veut pas créer artificiellement de nouvelles exploitations.

Nous avons utilisé comme point de départ pour notre étude le Cadastre Viticole et cela de deux manières :

  • Les Services de l'Institut des Vins de Consommation courante (ex I.V.C.C.) ont publié sous forme de tableaux chiffrés, les principaux résultats de l'enquête menée au moment de la constitution du cadastre viticole : potentiel viticole communal, structure du vignoble, structure des exploitations en fonction de la taille, encépagement, âge des plantations, etc... Ces renseignements sont fournis à l'échelle du département, de la région agricole et de la commune. Cela nous a servi de base de départ pour la description du vignoble savoyard en 1960.
  • En dépouillant la totalité des fiches individuelles du Cadastre Viticole déposées au siège régional de l'O.N.I.V.I.T.. Nous pensions, grâce à la mise à jour annuelle de ces fiches, pouvoir disposer d'une base d'enquête idéale. Cela n'a pas été le cas, parce que la mise à jour est irrégulièrement réalisée essentiellement par manque de personnel  5 . Théoriquement, chaque années sont notifiées, les modifications de superficies : par arrachage ou replantation, ce qui permettrait d'avoir une série statistique complète sur vingt ans. Lors de nos enquêtes personnelles, certaines communes de Savoie n'avaient pas été vérifiées depuis plus de dix ans. De plus, les mutations ou les successions sont mal ou pas enregistrées. Les héritiers ou successeurs d'un exploitant disparu, se voient attribuer un nouveau numéro sans que l'ancien soit supprimé, ce qui aboutissait à la création d'exploitations fictives. Mais le dépouillement exhaustif des vingt six communes savoyardes nous a permis, dès le début de notre enquête de corriger un défaut de présentation qui concerne la répartition des exploitations selon leur taille. Les classes de taille ont été définies au niveau national et concernent plus des vignobles de grandes et moyennes propriétés du Bordelais, de la Champagne, de la Bourgogne, que le vignoble de petites propriétés de la Savoie. En effet, la quasi totalité des exploitations viticoles savoyardes sont regroupées dans les deux premières classes de taille du dénombrement : de 0 à 25 ares et de 25 à 99 ares ; Cette classification ne permet pas une étude très fine et très détaillée de la réalité du vignoble savoyard. Si nous l'avons utilisé pour le tableau de présentation des communes viticoles du début des années soixante, nous avons été amenés à redéfinir les classes de tailles plus en rapport avec la structure de nos exploitations et plus adaptées à notre enquête.
Répartition statistique des exploitations viticoles savoyardes : recherches de paliers
Répartition statistique des exploitations viticoles savoyardes : recherches de paliers

Le dépouillement exhaustif et la totalisation des exploitations nous a permis de redéfinir par un graphe, de nouveaux paliers dans une distribution statistique qui correspond beaucoup plus à la situation locale ; nous avons pu déterminer de nouvelles classes qui se répartissent ainsi :

  • De 0 à 20 ares;
  • de 20 à 55 ares ;
  • de 55 à 90 ares :
  • de 90 à 130 ares ;
  • et plus de 130 ares.

Nous pourrions alors envisager une étude plus proche de la réalité et la comparaison de la répartition des exploitations selon leur superficie, classées selon la série au Cadastre Viticole et selon notre classement, est suggestive.

L'utilisation des fiches individuelles nous a permis de préciser l'âge des exploitations : la date de chaque parcelle est notifiée et il est relativement aisé de déterminer un âge moyen du vignoble de chaque exploitation et de chaque commune.

Ainsi le Cadastre Viticole nous a permis une approche précise du vignoble savoyard à une époque déterminée qui correspond aux débuts de notre enquête ; c'est la notre point de départ. Par la suite, pour étudier l'évolution contemporaine, nous avons utilisé d'autres sources.

Notes
5.

Le Centre Régional de l'O.N.I.V.I.T. de Lyon qui regroupe les sept départements de la Région Rhône-Alpes plus le Puy de Dôme et la Haute-Loire est composé d'un Chef de Centre, de trois inspecteurs et de quatr e employées.