La perception de la réalité grâce à la représentation graphique. Rappel méthodologique

On a longtemps considéré la graphique comme une illustration tributaire des règles esthétiques. Au contraire, d'après J. BERTIN , elle a une double fonction de mémoire artificielle et d'instrument de recherche.

Qu’est-ce que la graphique ?

C'est un système monosémique : c'est à dire que la connaissance de la signification de chaque signe précède l'observation de l'assemblage des signes. Un graphique ne se conçoit qu'une fois précisée par la légende l'unique signification de chaque signe. Dans la graphique le mot précède toujours le signe. Lorsqu'on emploie un système monosémique, le système considéré est rigoureusement précisé et délimité.

C'est un système visuel : il faut plus de 400 instants successifs de perception pour lire un tableau de 26 lignes sur 8 colonnes. Si les chiffres sont transcrits graphiquement, la comparaison aisée peut être instantanée . La perception visuelle dispose de trois variables sensibles : la variation des taches et les deux dimensions du plan. Dans un instant de perception, la graphique nous communique les relations entre les 3 variables. Les systèmes linéaires sont spatiaux et hors du temps. Utiliser toutes les possibilités de la vision dans le cadre d'un raisonnement logique , c'est l'objet de la graphique grâce aux lois de la sémiologie graphique définies par J. BERTIN.

La sémiologie graphique. C'est l'ensemble des observations et des règles qui conduisent l'utilisation rationnelle de la graphique. Elles se déduisent de la structure et des propriétés de la perception visuelle. L'image visuelle se crée sur trois dimensions homogènes et ordonnées : les deux dimensions X et Y du plan et une variation du blanc au noir de la tache élémentaire. La structure naturelle de l'image permet de transcrire puis de voir toutes les relations qui existent entre les composantes ; cette image accepte une très grande quantité d'informations. L'oeil perçoit une forme d'ensemble résultant de multiples taches séparées qui constituent chacune une information. De plus l'image visuelle accepte tous les niveaux de lecture : on peut ne s'intéresser qu'à la lecture d'ensemble de l'information, mais on peut aussi s'intéresser à une tache élémentaire : c'est le niveau primaire de la lecture.