Le paysage naturel et humain. Caractéristiques générales et particularités locales

La vigne n'était pas rare dans le département de la Savoie. Elle était répandue loin dans l'intérieur des vallées alpines et dès qu'un versant était bien exposé et bien abrité on y retrouvait la trace de quelques ceps ou de quelques treilles. En 1924, 25.000 agriculteurs avaient fait une déclaration de récolte et cultivaient 8.600 hectares de vignes. Six cantons seulement dont le territoire est compris en totalité en zone de haute montagne n'avaient pas de vignes : Les Echelles, Le Chatelard, Beaufort, Bourg St Maurice, Lanslebourg et Modane. En 1960, il y avait encore 18.500 agriculteurs qui cultivaient 4.500 hectares de vignes de qualités fort diverses. Aujourd'hui peu nombreuses sont les communes qui accordent à la vigne une place suffisamment importante pour que les agriculteurs puissent en tirer un revenu qui de complémentaire il y a dix ans, est devenu principal, au moins pour les agriculteurs à temps complet. Et c'est toujours avec un peu d'étonnement que le voyageur attentif et perspicace découvre sur les coteaux et le bas des pentes, ce qui est l'expression d'une réalité agricole tangible dans cette région de moyenne montagne.

L'originalité du vignoble savoyard de qualité, c'est de permettre le maintien sur place d'une population importante pour une étendue relativement restreinte. La haute valeur du revenu à l'hectare de la vigne permet à une partie de la population de ces régions de combiner deux activités différentes, dont la viticulture qui fournit un complément de salaire non négligeable. Un certain nombre de traits communs définissent le paysage du vignoble savoyard même si au delà de cette "uniformité", chaque région, chaque terroir conserve une originalité propre.