La répartition des exploitations viticoles selon leur superficie et la répartition de la superficie plantée en vignes selon la taille des exploitations. Classement des communes par rapport à la moyenne de l'ensemble

La répartition des exploitations selon leur superficie d'après notre propre échelle montre une prépondérance de la petite exploitation : 73% des exploitations viticoles ont moins de 55 ares et 40% moins de 20 ares ! A l'opposé, moins de 10% ont plus de 1,30 hectares plantés en vignes.

Dans neuf communes, la très petite exploitation (- 20 ares) domine dans des proportions qui varient de 80% à St Jean de Chevelu à 45% à St Jean de la Porte. Montmélian, Francin, Cruet, Barby, St Al ban, St Pierre d'Albigny et Arbin composent ce groupe avec les autres communes déjà citées. St Al ban, Barby et Arbin ont une proportion de petites exploitations (20-55 ares) supérieure à la moyenne régionale.

Les communes de Lucey, Challes et Brison constituent une liaison entre le premier et le troisième type. Elles sont caractérisées par un excédent de petites exploitations conjointement aux très petites pour Lucey et Brison.

Le groupe suivant comprend sept communes et est caractérisé par une répartition plus partagée entre petites et moyennes exploitations de 20 à 90 ares. De Ruffieux à Myans en passant par Yenne, Motz, Serriëres, St Jeoire et Chindrieux, on voit "le poids moyen" de chaque commune se déplacer peu à peu vers les grandes exploitations. Les très petites exploitations représentent encore le tiers du total de ces communes. Ruffieux, Yenne et Motz sont encore dominées par la petite exploitation, mais avec une proportion d'exploitations comprises entre 55 et 90 supérieure à la moyenne du vignoble. Les autres communes sont partagées entre petites et grandes exploitations avec pour Myans l'apparition d'un taux d'exploitations de plus de 1,30 hectares supérieur à la moyenne. Deux communes St Baldoph et Les Marches, font la liaison avec le groupe suivant caractérisé par la prépondérance de très grandes exploitations. Mais cette domination n'est jamais exclusive et pour ces quatre communes : Billième, Apremont, Chignin et Jongieux, un deuxième maximum est toujours visible, moyennes exploitations à Billième, grandes à Apremont, les deux à Chignin, et même les très petites à Jongieux qui comptent 49% d'exploitations de moins de 20 ares et 38,7% de plus de 1,30 ha.

Répartition des exploitations viticoles en fonction de la superficie ; répartition de la superficie en fonction de la surface des exploitations
Répartition des exploitations viticoles en fonction de la superficie ; répartition de la superficie en fonction de la surface des exploitations

Source : Déclarations individuelles de récoltes

Ainsi, à l'exception de la très petite exploitation , qui domine nettement, dans le tiers des communes, ailleurs la répartition des exploitations, ne se fait jamais de manière exclusive et reste assez diversifiée. Mais l'étude de la répartition des superficies va nuancer ce tableau, à la fois en limitant l'importance de la première catégorie et en accentuant la place de la très grande exploitation.

En effet, la très petite exploitation qui représente 40% du total des exploitations, ne couvre que 7,6% de la superficie et la petite exploitation 20%. A l'opposé, la grande exploitation de plus de 90 ares représente 58% du vignoble total.

A Montmélian, les exploitations de 20 ares qui totalisent 70% de l'ensemble communal, n'occupent que 43% de la superficie totale alors que les exploitations de 20 à 55 ares qui ne sont que le tiers, regroupent 57% de la superficie. Il y a là un phénomène qui révèle l'existence d'un vignoble marginal que l'on pourrait qualifier d'affectif, car il n'existe aucune justification économique de sa survivance. Notons que la très petite exploitation occupe une superficie supérieure à la moyenne régionale dans 16 communes !

Ce qui ressort à la lecture d'ensemble du fichier image, c'est en fait l'importance que revêt dans l'occupation du sol, la petite exploitation de 20 à 55 ares, révélée par un écart supérieur à la moyenne dans 20 communes sur 26 du vignoble savoyard. Les seules communes qui possèdent un écart à la moyenne négatif, sont celles où la superficie des très grandes exploitations de plus de 1,30 ha domine.

On voit ainsi se dessiner trois grands ensembles :

Quant à Jongieux où la très petite exploitation représente 49% du total, les exploitations de plus de 1,30 ha, regroupent 94% de la superficie totale : comme à St Jean de Chevelu à côté d'exploitations spécialisées et modernes subsiste ce vignoble marginal , affectif.

Le vignoble savoyard en 1977 se caractérise essentiellement par la présence d'une très petite exploitation nombreuse ; mais celle-ci reste d'un poids économique minime. A l'opposé, la très grande exploitation occupe près de la moitié de la superficie totale, mais seules sept communes ont un poids supérieur à la moyenne quant à la surface occupée par ce type d'exploitations. Notons quand même, qu'entre ces deux extrêmes, il y place pour une moyenne exploitation (55 - 90 ares) qui ne ret présente que 13% du vignoble. A une série de communes dynamiques, modernes, semblent s'opposer d'autres communes où le vignoble n'a pas renouvelé ses structures, où le nombre trop élevé d'exploitations ne permet pas une activité économique rentable. Le poids du facteur humain semble ici primordial .

La comparaison entre ce fichier image et celui représentant les structures du vignoble en 1958-1960, appelle quelques remarques, avec la prudence nécessaire à propos des données dont la source n'est pas identique.

Le groupe des communes de grandes exploitations s'est amenuisé avec la disparition de St Jeoire et d'Arbin. Jongieux prend en 1977, la tête de ces communes à la place de Chignin. Il y a en 1977, plus de communes dominées par les petites exploitations ; ces deux faits tiennent à la variation des moyennes régionales. St Pierre d'Albigny remonte en 1977, l'importance des moyennes et grandes exploitations s'étant accrue. On peut dire que par rapport à 1960, les extrêmes se sont accrus et les écarts plus importants à chaque bout du tableau.