L'évolution du vignoble savoyard dans la dernière décennie : population agricole - chefs d'exploitation et vignerons - la double activité

Quel est l'intérêt d'une étude démographique des communes du vignoble savoyard ? Quels enseignements peut-on en tirer pour une étude régionale de la viticulture ?

Deux directions de recherche nous ont semblé importantes pour avancer dans la connaissance de l'environnement humain du vignoble savoyard :

La répartition par tranche d'âge de ces deux catégories de population : population des ménages agricoles et population active agricole nous permet d'envisager la population sous un angle dynamique : c'est un facteur de différenciation spatiale qui mis en rapport avec les autres critères doit nous permettre d'affiner ou d'asseoir plus solidement notre classification.

La base de cette étude reste, évidemment, les recensements de la population de 1968 et 1975. Mais si ces sources sont suffisamment précises du point de vue statistique, elles sont quelquefois insuffisantes pour cerner la réalité à un niveau plus fin. Nous avons donc utilisé le Recensement Général de l'Agriculture de 1970 pour étudier l'âge des chefs d'exploitations et leur mode d'activité. Le dépouillement des fichiers communaux a été entrepris car un certain nombre de résultats qui nous intéressaient n'étaient disponibles qu'au niveau de cantons et de régions agricoles. Lorsque l'on a voulu étudier la démographie et la situation socio-économique des vignerons, nous avons eu recours aux fichiers communaux de la Mutualité Sociale Agricole. Le dépouillement des déclarations individuelles de récoltes qui sont centralisées au service de la viticulture de la Direction Générale des Impôts nous a permis d'établir la liste des vignerons par commune. La confrontation de ces listes nominatives avec les fichiers communaux de la Mutualité Sociale nous a permis ensuite de déterminer l'âge de-ces vignerons, dans la mesure où ils étaient pris en compte par la Mutualité Sociale. Nous avons ainsi pu reconstituer plus de 75% du total des exploitations viticoles. Les absences dans les fichiers concernaient essentiellement des successions non réglées, des indivisions, des regroupements d'exploitations de plusieurs propriétaires sous la direction d'un seul exploitant, et quelques cas de figures originaux pour celui qui s'intéresse à la connaissance fiscale et sociale de l'agriculture.

Il est bien évident que les populations recouvertes par ces trois types de sources (Recensement de population de l'INSEE, Recensement Général de l'Agriculture, Mutualité Sociale Agricole) ne se correspondent pas parfaitement.

D'abord, parce que ces enquêtes n'ont pas été effectuées toutes à la même date (1968, 1970, 1975, 1978), ensuite parce que les définitions ne sont pas les mêmes. Un employé de la S.N.C.F., ou un employé du Verre Textile à Chambéry ou de la C.I.T. à Aix-lesBains, ne sera pas comptabilisé dans la population active agricole, et la catégorie chefs d'exploitations telle qu'elle existe dans le R.G.A. ne recouvre pas la même réalité que les fichiers de la Mutualité Sociale. L'écart entre les exploitations viticoles telles qu'elles sont recensées dans le R.G.A. de 1970 et nos propres dépouillements à partir des déclarations individuelles de récoltes de la D.6.I. est révélateur:

Part de la population des ménages agricoles dans la population totale et évolution.
Part de la population des ménages agricoles dans la population totale et évolution.

Source : R.G.P. 62-68-75

Mais ce qui est important c'est l'ordre de grandeur et l'évolution telle qu'elle se mesure à la lecture de ces différentes sources et les grandes tendances qui s'en dégagent.