La relative rareté, cinquante ans plus tard, de ces études découle-t-elle de cette tradition, ou de cette absence de tradition ? Bien sûr, depuis la seconde guerre mondiale, les sociologues et les statisticiens français ont comblé le retard. Il suffit de citer les enquêtes de l'INSEE : les enquêtes FQP - formation-qualification professionnelle- de 1953, 1970, 1977 et 1985 ou la synthèse de Claude Thélot, Tel père, tel fils 7 30 . Mais, en histoire sociale, l'un des fleurons de l'école historique française, on chercherait en vain un ouvrage équivalent à celui publié en 1974 aux Etats Unis, intitulé Three Centuries of Social Mobility in America 31 . Pour cet ouvrage qui se présente plus comme un panorama que comme une synthèse, Edward Pessen, a sélectionné, parmi plusieurs dizaines d'autres, seize études qui donnent une idée de la variété des champs d'investigation et des méthodes utilisées. Cet ouvrage témoigne de la vigueur et de la richesse de ce thème dans l'historiographie de cette période, aux Etats Unis. Il souligne que si les premières études ont été le fait de sociologues, stimulés par Sorokin, utilisant des techniques de plus en plus sophistiquées - le raffinement statistique arrivant même, parfois, à masquer la clarté du propos - les historiens n'ont pas tardé à leur emboîter le pas, sans toujours suffisamment tenir compte de la complexité du phénomène, témoignant parfois d'une certaine "innocence", mais soucieux de donner une image concrète de la réalité étudiée 32 . Depuis la publication de cet ouvrage, les études de mobilité sociale parmi les historiens américains n'ont pas été très nombreuses. On ne peut cependant que noter la différence fondamentale d'intérêt que les études de mobilité sociale ont suscité parmi les historiens américains et français 33 .
S'interroger sur la nature de cette différence c'est, mutatis mutandis, retrouver les questions que suscite une comparaison des recherches sur l'immigration en France et aux Etats Unis 34 . Pourquoi, à la différence des Etats Unis, l'immigration, et plus encore la mobilité sociale, ont-elles été longtemps impensables par les sciences sociales ? Comme pour l'immigration, la mobilité sociale ne pouvait que difficilement être un objet d'étude pour la sociologie officielle. Une fois admise, et glorifiée, la supériorité de la nation et de la république, toute étude concrète des itinéraires individuels susceptible d'infirmer, ou de confirmer, la réalité de la promotion républicaine était impensable. Article de foi, fondement des valeurs du régime, la promotion républicaine n'a pas, sauf dans la recherche isolée de Lapie, donné lieu à une vérification empirique. Le triomphe de la sociologie durkheimienne sur les écoles rivales 35 a sans doute été l'une des raisons de la rareté des études de mobilités sociales en France, mais elle n'est pas la seule.
S'interrogeant, en 1977, sur les raisons de la multiplicité de ces études aux Etats Unis, James A. Henretta aborde d'emblée le contexte idéologique des années 1950 et 1960. Et l'auteur d'évoquer le profond antagonisme entre individualisme et totalitarisme (the sharp dichotomy between "individualism" and "totalitarianism") pour immédiatement conclure : "Ainsi jusqu'au milieu des années 1960, les historiens américains n'ont pas, en règle générale, étudié les structures sociales et la permanence des modèles culturels (comme le faisaient, en France, Fernand Braudel et l'Ecole des Annales). Les historiens américains n'ont pas, non plus, analysé le processus de lutte des classes ou de groupes et celui des transformations sociales (comme le firent au Royaume Uni les historiens marxisants de Past and Présent). Ils ont plutôt choisi d'utiliser les concepts de "comportement individuel", de "mobilité" et de "modernisation" dans leurs études du passé. Consciemment ou non, ils ont admis la primauté des valeurs individualistes dans l'histoire américaine et ont suggéré que l'apparition de ces normes expliquaient le passage des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes." 36
Cette interprétation des orientations prédominantes de la recherche historique américaine a son exact pendant en France. Maître d'oeuvre d'une grande enquête nationale sur la mobilité, Jacques Dupaquier explique la rareté de ces recherches par le même type d'arguments. Selon lui, en France, "les historiens ont consacré tous leurs efforts à la "lutte des classes"; [mais] ils restent incapables d'expliquer avec précision d'où est sortie la classe ouvrière, comment se sont constituées les classes moyennes, s'il y a eu ou non renouvellement des élites." De plus, les historiens ne disent pas "si nous vivons dans une société "ouverte" où la chance et le mérite individuel permettraient de brillantes réussites, ou dans une société bloquée où le destin de chaque enfant serait prédestiné par son milieu d'origine." 37
Ces deux interprétations fonctionnent sur le même principe : les engagements idéologiques des historiens, leur relation explicite ou implicite au marxisme, expliquent le choix de leurs recherches. Le marxisme s'intéresserait aux classes sociales, sans se poser la question de la formation même de ces classes, considérant que la répartition des individus parmi les classes, leur éventuel passage de l'une à l'autre n'aurait aucune conséquence sur la conscience de classe 38 . La sensibilité aux problèmes de mobilité sociale dépend, certes, des rapports que les historiens entretiennent ou n'entretiennent pas avec le marxisme mais je ne crois pas que l'on puisse établir une telle relation univoque entre marxisme et mobilité sociale.
Pour que les historiens aient pu concevoir de s'intéresser à la mobilité sociale, envisagée de manière individuelle, deux conditions devaient être réalisées. Tout d'abord, les études historiques devaient renoncer à être exclusivement l'histoire des grands hommes, s'éloigner de l'histoire républicaine officielle, l'histoire de la célébration 39 mais cela signifiait aussi déserter le champ de l'histoire contemporaine trop chargée idéologiquement et partir à la découverte des masses de ('ancien-régime ou du Moyen-Age. C'est ce que fit l'Ecole des Annales dans les années 1930. Pour pouvoir penser une recherche historique sur la mobilité sociale, il fallait non seulement abandonner l'histoire des grands hommes mais revenir à une histoire des individus, quitter le domaine des groupes sociaux pensés comme acteurs tels qu'ils apparaissent dans toutes les études fondées sur une approche transversale - ces études peuvent être le fait de chercheurs aux engagements idéologiques bien différents - et revenir à une histoire des individus, mais des individus anonymes cette fois, non des héros de l'histoire événementielle traditionnelle. Il fallait aussi renouer avec la notion de génération 40 , apanage de l'histoire politique traditionnelle, contre laquelle s'est, en partie bâtie l'école historique des années trente. La première condition a été brillamment remplie par l'école historique française, à preuve toutes les grandes thèses d'histoire sociale, mais la seconde n'émerge que lentement et c'est sans exagération aucune que Charles Tilly a pu présenter l'ouvrage de William Sewell 41 , Structure and Mobility, thé Men and Women of Marseille,1820-1870 comme "la seule vaste étude de mobilité sociale d'une ville française 42 ".
Dans le premier chapitre de son étude sur la mobilité sociale en Grande-Bretagne, le sociologue anglais John Goldthorpe, analyse les motivations des chercheurs qui s'intéressent, ou se sont intéressés, aux problèmes de mobilité 43 . Le sociologue suit, en fait, l'analyse de F. van Heek pour qui "le libéralisme du XIXe siècle ne s'est pas intéressé au problème [de la mobilité] et le marxisme y a attaché peu d'importance. Ce sont surtout le socialisme révisionniste et le courant radical du libéralisme qui sont à l'origine des recherches sur la mobilité 44 ". Ces conclusions sont, pour l'essentiel, retenues par Goldthorpe mais, pour ce qui est du marxisme, sa position est plus nuancée. Sur ce point, il montre que, contrairement à ses épigones, Marx, n'a pas négligé, autant qu'on la dit, les problèmes de mobilité.
Même si l'auteur du Capital s'est peu étendu sur ces problèmes, les rares passages où il aborde le sujet ne sont pas sans importance. Il a en particulier souligné la fluidité de la société américaine et les conséquences de la mobilité sur la conscience de classe. Surtout, comme le souligne Goldthorpe, les liens entre ascension sociale individuelle et vie politique, ont été explicitement repérés par Karl Marx, qui va même jusqu'à théoriser le rôle de la circulation des élites dans la stabilité d'une société 45 . A preuve les remarques suivantes dans le livre III du Capital : "Si un homme sans fortune obtient du crédit en tant qu'industriel ou commerçant, c'est qu'il inspire confiance : on s'attend à ce qu'il agisse en capitaliste et s'approprie, moyennant le capital prêté, du travail non payé. On lui accorde du crédit en sa qualité de capitaliste en puissance. Les apologistes du capital s'émerveillent volontiers de ce qu'un homme sans fortune, mais énergique, sérieux, capable et ayant le sens des affaires, puisse de la sorte se muer en capitaliste : c'est que, en régime capitaliste, la valeur commerciale de chaque individu est estimée avec plus ou moins d'exactitude. Bien que cette circonstance fasse sans cesse entrer en lice un nombre important de nouveaux chevaliers d'industrie face aux capitalistes déjà installés, elle renforce néanmoins la domination du capital, élargit sa base et lui permet de recruter des forces toujours nouvelles dans les couches inférieures de la société. C'est ainsi que l'Eglise catholique, en constituant au Moyen Age sa hiérarchie parmi les meilleures têtes du peuple, sans considération de rang, de naissance ou de fortune, a employé le plus sûr moyen de consolider la domination des prêtres et de tenir les laïcs sous le joug. Plus une classe dominante est capable d'accueillir dans son sein les hommes les individus les plus éminents des classes dominées, plus son règne sera stable et dangereux. 46 "
Enfin, dans la Théorie de la Plus-value, Marx a envisagé les conséquences sociales du progrès technique et de l'augmentation de la productivité. La suppression d'emplois dans les secteurs modernisés n'est pas immédiatement compensée par la création d'emplois nouveaux que, de toute manière, les travailleurs éliminés par le progrès technique ne sont pas en mesure d'occuper. Leurs fils le pourront sans doute mais certainement pas eux-mêmes. Se fondant sur ces analyses, John GoWthorpe, estime que Marx a esquissé une théorie du changement social aux résonances assez actuelles puisqu'elle "suggère que le processus de redistribution de la force de travail... s'opère moins par mobilité intragénérationnelle -c'est à dire par les changements de catégories pendant leur propre cycle de vie - que par mobilité intergénérationnelle. Les nouveaux emplois, lorsqu'ils se développent, attirent des hommes d'une génération différente - ou plus précisément, devrait-on dire, d'une cohorte différente - de celle de ceux dont l'emploi a été dévalorisé ou supprimé 47 ."
Il est certain que les recherches, et la personnalité même, du premier sociologue à avoir publié un ouvrage d'ensemble sur la mobilité sociale, Pitirim Sorokin, ont fortement contribué à associer les enquêtes de mobilité sociale et le libéralisme, à les concevoir comme une véritable arme contre le marxisme. Pitirim Sorokin est né en 1889. Son père était un artisan spécialisé dans le travail de l'or et de l'argent. En dépit de la vie itinérante de sa famille, il a poursuivi ses études, s'est lié aux milieux révolutionnaires, a été emprisonné, est devenu un membre actif des socialistes révolutionnaires 48 . Au moment de la révolution de 1917, il est l'un des proches conseillers de Kérensky et en maintes occasion il polémique avec Lénine. Les titres mêmes qu'il retient pour les chapitres de son autobiographie au moment de la révolution suffisent à dire son hostilité au bolchévisme : "Holocaust, the 1917 Révolution", "De profundis, 1918" et "Life in Death, 1919-22". Il réussit à quitter l'Union soviétique et arrive aux Etats Unis en 1923. Après avoir enseigné la sociologie de la révolution dans diverses universités et publié Social Mobility en 1927, il devient professeur à Harvard en 1930. Sa biographie, on le voit est marquée par la mobilité. Ce phénomène est pour lui la condition et la preuve intangible de l'échec social, politique et théorique du marxisme.
Avec Sorokin, la mobilité n'est plus envisagée comme un élément susceptible de ralentir l'émergence de la conscience de classe et la construction d'une société socialiste mais au contraire comme un élément positif, condition même du succès de la société démocratique et libérale. Pour lui, l'existence de la mobilité, qu'il entend démontrer empiriquement par des recherches statistiques, prouve l'inanité de la théorie marxiste. La mobilité sape les potentialités révolutionnaires de la classe ouvrière - prenant l'exemple du prolétariat allemand, il conclut que "l'idéologie et la psychologie étroitement prolétarienne, sous la forme de l'adhésion à la social-démocratie ou au communisme, ont surtout existé parmi les prolétaires héréditaires 49 " dont le nombre diminue et provoque une véritable dégénérescence des leaders prolétariens - "seuls les individus dont les aptitudes limitées les rendent incapables de quitter le prolétariat sont susceptibles de diriger les organisations révolutionnaires et un succès éventuel ne peut, dans ces conditions, que se solder que par un échec total. 50 " On comprend que de telles conclusions aient pu favoriser l'assimilation des recherches sur la mobilité sociale à une défense et illustration du libéralisme le plus radical.
En dépit de ce précédent, qui a fortement pesé sur le débat idéologique sous-jacent, je partage entièrement la position de John Goldthorpe qui considère que bien que le sujet soit un sujet à forte charge idéologique, il est possible de l'étudier sans pour autant être animé par la volonté de défendre telle ou telle conception de la société. Afin de conforter cette conviction, Goldthorpe souligne la grande variété des engagements idéologiques des chercheurs qui se sont intéressés au sujet, analysant en particulier les recherches britanniques qui, à la différence des sociologues américains, le plus souvent libéraux tel Lipset, Bendix, Blau et surtout Duncan, ont été le fait d'hommes proches du socialisme démocratique, soucieux de mettre en lumière les lacunes du libéralisme, tel Glass ou Giddens.
Thélot Claude, Tel père, tel fils ? Position sociale et origine familiale. Paris, Dunod, 1982
Edward Pessen (éd.), Three Centuries of Social Mobility in America, Lexington, Massachusetts. D.C. Heath and company, 1974,313 p.
Edward Pessen (éd.), Three centuries of Social Mobility in America, préface.
Dans son ouvrage comparatif Hartmut Kaelble, Social Mobility in the 19th and 2Oth Centuries. Europe and America in Comparative Perspective, New-York, Columbia University Press, 1981, p. 46-47, met bien en lumière la rareté de ces recherches en France
Voir Gérard Noiriel, "l'immigration en France, une histoire en friche", Annales ESC, n° 4,1986, p. 751-769. Ce point est repris dans le premier chapitre du livre du même auteur, Le creuset français, Histoire de l'immigration, XIXe-XXe siècles. Paris, Le Seuil, 1988,442 p
Sur école de Le Play, voir Kaloara Bernard et Savoye Antoine, "la mutation du mouvement le playsien", Revue Française de Sociologie. XXVI, 1985, p. 257-276. II ne faut pas se leurrer sur le poids des durkheimiens dans l'institution universitaire, voir Karady Victor, "Durkheim, les sciences sociales et l'Université : bilan d'un semi échec", Revue Française de Sociologie. XVII. 1976, p. 267-311
James A. Henretta, "The study of social mobility : kJeotogical assumptions and conceplual bias", Labor History. vol. 18,1977, n° 2, p. 165-178. Voici le texte original de la citation traduite (p. 165)."Thus, until the mid-1960s American historians did not, as a ru le, examine social structures and the persistence of established cultural patterns (as Ferdinand Braudel and members of the Annales school were attempting in France). Nor did American historians investigate the process of class or group struggle and social transformation (as Marxist-oriented historians associated with the journal Past and Present were undertaking in the United Kingdom); Rather, they chose to utilize thé concepts of individual "character structure", of •mobility, and ol "modernization" in their study of past societies. Consciously or not, they assumed the primacy of individualist values throughout American history and proposed the universal emergence of these behavorial norms in a process of historical evolution Irom traditionalism to modernity."
Radiographie de la descendance, Le Monde, 5Août 1987, p.9. L'article d' Elisabeth Gordon, présente l'enquête de Jacques Dupaquier sur les TRA.
Cette conception est bien illustrée par Nicos Poulantzas qui affirme (in Les classes sociales dans le capitalisme aujourd'hui. Seuil, 1974, p. 37) : "... Il est évident que, même dans la supposition absurde où, du jour au lendemain, (ou d'une génération à une autre), tous les bourgeois occuperaient les places des ouvriers et vice versa, rien d'essentiel ne serait changé au capitalisme, car il y aurait toujours des places de bourgeois et de prolétariat, ce qui est l'aspect principal de reproduction des rapports capitalistes."
Voir Guy Bourde et Hervé Martin, Les écoles historiques. Paris, Seuil, 1983, 345 p., voir aussi Keytor William R., Academy and Community. the Foundation of the French Historical Profession, Cambridge, Harvard University Press, 1975, 286 p. et Victor Karady, "Le problème de la légitimité dans l'organisation historique de l'ethnologie française", Revue Française de Sociologie. XXIII, 1982, p. 17-35
Claudine Attias-Donful, Sociologie des générations, l'empreinte du temps, Paris, PUF, 1988, remarque p. 67 que cette notion lorsqu'elle lut utilisée par des historiens du XIXe siècle correspondait à une double illusion, la croyance en l'existence de lois de l'histoire et la prédominance des idées dans le système explicatif. La notion était donc à la fois spéculative et spiritualiste.
William Sewell H.Jr, Structure and Mobility, the men and women of Marseille, 1820-1870, Cambridge University Press, 1985
Charles Tilly."The tyranny and hère and now" In Sociological Forum, volume 1, number 1, 1986."Our only extensive analysis of occupatkmal mobility in such a French city"
John H. Goldthorpe ( in collaboration with Catriona Llewelryn and Clive Payne), Social mobility andclass structure in Modem Britain, Oxford, Clarendon press, 1980,310 p.
F. van Heek, "some introductory remarks on social mobility and class structure" in Transactions of the Third World Congress ot Sociology, London, International Sociological Association, 1956, vol iii, p. 131 cité in John H. Goldthorpe. Social mobility and class structure in Modern Britain. p. 3
Ce point a également été remarqué par Maximilien Rubet dans sa présentation des Œuvres de Marx. Paris, Gallimard, 1968. Voir tome 2, p. 1814-1815
Karl Marx, Œuvres, édition établie et annotée par Maximilien Rubel, tome 2, p. 1274-1275.
John H. GoWthorpe, Social mobility and class structure in Modem Britain, p.9. 'Marx in effect adumbrates a rather modern-sounding theory of "social metabolism" that accompanies the development of the capitalist economy. What he suggests in effect is that the process of the reallocation of manpower... is accomplished less through intragenerational mobility -that is, through men moving into the new occupations in the course of their working lives- than through intragenerational mobility. The new occupations as they emerge tend to pull in men of a different generation- or more precisely, one might say, ot a different birth cohort-from those whose employment has been downgraded or destroyed."
Nous verrons que cette analyse pourrait être presque intégralement reprise pour la première cohorte étudiée, celle des hommes nés en 1872-1875.
Voir Pitirim A. Sorokin, The Long Joumey, the Autobiography of Pitirim A. Sorokin, New Haven, College and University press, 1963.328 p.
Pilirim Sorokin. Social and cultural Mobility, p. 439. "the narrow-proletarian psychology and ideology-in the form of social-democratic and communist affiliations- have existed principally among those who hâve been "hereditary proletarians..."
Pitirim Sorokin. Social and Guttural Mobility, p. 457. "Since the class of the proletariat is recruited principally from the failures of the upper strata and from the less intelligent elements of the lower classes incapable of ascent, the real significance of such slogan as "the dictatorship of the proletariat" is evident. With the exception of a small talented section within this class, this means the dictatorship of people who are less intelligent and capable, who are failures, who have many detects in health, in character, in mind and who do not have an integrity of human personality. The inevitable result of such a dictatorship is disintegration of a society controlled by such "leaders", and aggravation of the situation of the proletariat itself..."