IV. Conclusion

Lyon est une grande ville dont on ignore le nombre des habitants mais plus que le nombre des hommes sont essentielles pour l'étude des mobilités et des immobilismes urbains, la diversité des fonctions, la complexité des stratifications. On a pu en saisir cette diversité en pénétrant dans les immeubles lyonnais.

Les opportunités étaient assez nombreuses sur place pour que des hommes aient pu avoir le projet de se hisser dans l'échelle sociale sans pour autant quitter la ville. Les trajectoires prestigieuses s'achèvent souvent à Paris - que l'on pense à un Henri Germain ou à un Jean-Marie Bonnardel - mais il demeure une réelle élite locale, jalouse de ses privilèges et soucieuse de marquer son rang. Sa sociabilité est active et les grands cercles le manifestent. A les observer à la loupe, on peut discerner des clivages mais pour une étude globale des mobilités le plus important est la visibilité du patriciat urbain. Au contact des diverses strates de la société, conscients des hiérarchies, les hommes peuvent concevoir des projets de carrière, pour eux ou pour leurs descendants. La grande ville leur donne des chances de pouvoir réaliser ces ambitions même si sa conjoncture, à l'image de la conjoncture nationale, n'offre pas toujours des chances égales à toutes les générations qui en constituent la population.