Nombre d’individus | ||||||
groupe prof. | L 1896 | L 1911 | L 1921 | L 1936 | RAD | ADD |
agriculteurs | 19 | 19 | 9 | 11 | 9 | 7 |
négociants, indust. | 32 | 29 | 38 | 35 | 28 | 29 |
cadres supérieurs | 25 | 46 | 55 | 79 | 69 | 74 |
techniciens, c.mov. | 38 | 47 | 57 | 100 | 107 | 120 |
employés | 136 | 220 | 221 | 229 | 187 | 176 |
petits commerçants | 84 | 85 | 81 | 117 | 74 | 110 |
ouv ou artisans | 214 | 196 | 167 | 202 | 119 | 122 |
ouvriers | 164 | 173 | 247 | 339 | 240 | 275 |
manœuvres | 44 | 38 | 58 | 63 | 53 | 70 |
services publics | 32 | 50 | 61 | 94 | 72 | 95 |
service | 31 | 48 | 31 | 38 | 36 | 53 |
retirés | 26 | 25 | 10 | 21 | 20 | 33 |
divers | 33 | 17 | 32 | 18 | 27 | 21 |
total | 878 | 996 | 1067 | 1346 | 1041 | 1185 |
Nombres d’appellations | ||||||
groupe prof. | L 1896 | L 1911 | L1921 | L 1936 | RAD | ADD |
agriculteurs | 3 | 4 | 2 | 6 | 4 | 2 |
négociants, indust. | 12 | 16 | 18 | 19 | 13 | 17 |
cadres supérieurs | 11 | 23 | 16 | 41 | 19 | 34 |
techniciens, c.moy. | 19 | 21 | 20 | 39 | 37 | 47 |
employés | 22 | 22 | 20 | 26 | 36 | 45 |
petits commerçants | 31 | 33 | 32 | 42 | 28 | 35 |
ouv ou artisans | 58 | 54 | 56 | 56 | 42 | 43 |
ouvriers | 79 | 71 | 86 | 100 | 87 | 102 |
manœuvres | 7 | 4 | 7 | 8 | 4 | 11 |
services publics | 12 | 16 | 15 | 23 | 21 | 20 |
service | 4 | 9 | 8 | 10 | 5 | 17 |
retirés | 8 | 10 | 7 | 17 | 14 | 25 |
divers | 11 | 6 | 11 | 10 | 11 | 13 |
total | 277 | 289 | 298 | 397 | 321 | 411 |
L - Listes électorales, RAD » listes de radiations, ADD - listes d'additions |
Le tableau rassemble les individus classés dans les différents groupes professionnels et le nombre d'appellations effectivement rencontrées lors du dépouillement des listes électorales.
Quelques 1200 appellations différentes ont été recensées. Dans les quatre coupes, 59 à 61% des appellations ne sont utilisées qu'une seule fois, ce qui souligne l'importance du travail d'agrégation dans la constitution de la nomenclature socio-professionnelle. Le nombre d'appellations différentes déclarées passe de 277 en 1896 à 397 en 1936. Le graphique suivant met en évidence les relations qui existent entre le nombre d'individus sondés et le nombre d'appellations différentes rencontrées.
Le simple rapport entre nombre d'appellations et nombre de sondés - il est de 3,1 en 1896, de 3,4 en 1911, de 3,5 en 1921 et de 3,4 en 1936 - ne permet pas de meure en évidence une quelconque évolution. En revanche, le graphique montre bien la relation linéaire qui existe entre le nombre d'individus sondés et le nombre d'appellations rencontrées en 1896, 1911 et 1921. Dans l'hypothèse de la poursuite de cette relation, il aurait dû y avoir en 1936, 330 appellations différentes correspondant aux 1346 électeurs sondés, or il y en a 397. Cette nette différence signifie que les électeurs utilisent des appellations de plus en plus spécifiques pour se définir.
Les listes de radiations et surtout les listes d'additions confirment cette forte progression du nombre des appellations utilisées. Si la même relation avait été respectée, il y aurait eu 295 et non 321 appellations pour les 1041 électeurs radiés et 305 et non 411 appellations pour les 1185 électeurs ajoutés. Ces comparaisons entre chiffres hypothétiques et chiffres réels soulignent et démontrent le caractère plus "à jour" des listes d'additions.
Il est donc clair que les années trente marquent une rupture dans la manière de se dire, les individus usent d'appellations plus spécifiques pour se définir et nous verrons que les appellations les plus indéterminées enregistrent un net recul.
La richesse sémantique des appellations est très différente d'un groupe professionnel à l'autre. Peu nombreuses chez les employés, les appellations sont très diverses dans le monde du travail manuel ou chez les cadres. Les groupes qui connaissent une expansion constante pendant toute la période enregistrent, conjointement à leur progression numérique, une augmentation du nombre des appellations, signe d'une complexité accrue de la manière de se dire, liée, sans doute, à la complexité croissante du secteur concerné. Anticipons un peu sur la définition du groupe ouvrier et du groupe ouvrier ou artisan et observons la relation entre appellations et individus dans ces deux groupes.
Les relations sont à l'évidence opposées dans les deux groupes. Chez les ouvriers, le nombre d'appellations progressent en même temps que le nombre d'individus alors que chez les ouvriers et artisans, le nombre d'appellations est pratiquement indépendante du nombre d'individus observés 515 . Bien entendu, je n'ai pas construit la nomenclature pour arriver à des types de relations aussi opposés, ce qui m'a guidé, c'est une logique sémantique et technologique : les ouvriers ou artisans correspondent aux appellations des métiers traditionnels - type serrurier - où l'individu peut travailler à son compte ou être l'employé d'autrui. Au contraire, les ouvriers rassemblent les appellations correspondant à des activités salariées, effectuées dans des ateliers ou des usines, type ajusteur. A l'évidence, les critères de sélection des deux groupes ont bien fonctionné...
La logique de la délimitation de ces groupes professionnels est explicitée ci-après.
Pour les ouvriers la relation est du type y - ax+b alors que pour les ouvriers ou artisans elle est du type y = k.