B. Entrer dans la ville, quitter la ville

En France, l'étude des mouvements migratoires est très difficile, faute de sources équivalentes aux documents disponibles en Belgique ou en Italie du Nord ⁷⁰⁰ . Les listes électorales, ou les listes nominatives des recensements, dont on sait la médiocre qualité pour l'enregistrement des lieux de naissance, ne permettent pas vraiment une étude de l'immigration urbaine mais plutôt une étude des lieux de naissance. En effet, nul ne connaît la date de l'installation en ville et tout aussi inconnues sont les étapes qui ont pu précéder cette installation. Mais si l'immigration peut être, en dépit de ces difficultés documentaires, approchée - nous verrons que la commune de naissance est souvent une bonne approximation de la commune de résidence qui précède immédiatement l'immigration vers Lyon – l'émigration, le départ de la ville, est vraiment impossible à appréhender.

Pour essayer de résoudre ces problèmes, j'ai utilisé des documents annexes aux listes électorales, les listes de retranchements et d'additions. Ces documents, qui ont dû exister pour toutes les années, n'ont pas été systématiquement conservés. Ceux qui l'ont été n'étaient pas répertoriés. J'ai trouvé, un peu par hasard, une liasse correspondant aux mouvements enregistrés entre janvier 1937 et mars 1937 pour Lyon et Villeurbanne. Elle est constituée par les listes de retranchements et par les listes d'additions aux listes électorales ⁷⁰¹ .