CONCLUSION

Les structures de la grande ville ne sont pas d'une grande souplesse. A les observer de manière massive, et par des coupes transversales, on serait facilement tenté de conclure à l'immobilisme. Les populations urbaines ne se déplaceraient que dans des espaces strictement balisés où la place de chacun serait strictement définie par ses antécédents. Le déterminisme serait maître absolu.

De l'analyse des coupes transversales, une lecture immédiate suggérerait l'existence de véritables populations préconstruites ou prédéterminées. C'est en partie cette vision trop figée que j'avais développée dans mon analyse de Lyon à l'époque du Front populaire. En rester là, serait trop schématique. Les phénomènes ne se reproduisent pas à l'identique d'une génération à l'autre même si le cadre général semble immuable. Pour pouvoir opérer ce passage d'un tableau absolument statique à une vision plus dynamique, il faut abandonner le traitement global des coupes transversales et lui préférer des méthodes qui permettent de suivre les générations à différentes phases de leur existence. Mais cette archéologie sociale, qui déconstruit la sédimentation des diverses générations, n'est qu'un premier pas. La véritable solution est d'observer les individus, de les suivre année après année dans leur cheminements urbains, de procéder à un véritable suivi longitudinal.