a.Première cohorte : des quartiers bien typés

Enannexe, je publie les effectifs des individus qui restent dans le même quartier pendant quinze ans. de ceux qui passent avant de s'installer ailleurs et de ceux qui s'établissent dans le quartier considéré. Pour l'ensemble de l'échantillon de la première cohorte, 125 électeurs, soit 49%, restent en permanence dans le même quartier et relèvent tous du type d'itinéraire à la fois le plus simple et le plus représenté, la stabilité totale. Face à ces 125 électeurs stables, 128 sont mobiles, soit 51%, et s'installent dans un nouveau quartier. Si l'on considère les quartiers comme des individus statistiques, stabilité et mobilité sont deux variables complémentaires ⁸¹⁹ . La mobilité peut être décomposée en fonction de la nature des trajectoires. Si 84 trajectoires d'un quartier à l'autre sont des trajectoires simples, ne faisant intervenir que le quartier de départ et le quartier d'arrivée, 39 sont plus complexes. Trente-quatre électeurs passent par un quartier supplémentaire et cinq par deux quartiers supplémentaires ⁸²⁰ . La part des électeurs ayant une trajectoire complexe est donc de 15%.

A partir du tableau publié en annexe, on peut construire le croquis comparant, pour chaque quartier, le poids, par rapport à l'effectif final du quartier, des électeurs redistribués par ce quartier (le turnover ou fonction de redistribution) et le poids, toujours par rapport à l'effectif final, des électeurs accueillis par le quartier (fonction accueil et permanence ⁸²¹ ). Le croquis confirme que pour la première cohorte, les quartiers se différencient assez nettement et que tous les types théoriques existent bel et bien.

Croquis n° 84 : Redistribution et accueil dans les différents quartiers, première cohorte

Le quartier conservatoire type est Fourvière : personne n'y passe, personne ne s'y installe, les seuls à y rester y résidaient quinze ans plus tôt. Les seuls mouvements observés sont des départs vers d'autres quartiers de Lyon. Vaise est très proche de ce modèle même si l'on observe un très faible turnover et une mince capacité d'accueil. Mais, là aussi, c'est la permanence qui l'emporte. Plus de 90% de l'effectif de 1911 est présent depuis quinze ans.

Le Vieux Lyon est caractéristique d'un finistère, si l'on y vient on y reste, on n'en repart pas. La permanence des électeurs est beaucoup plus faible, à peine supérieure à 40%. Au type finistère se rattachent Villeurbanne, les pentes de la Croix-Rousse. Montchat, la Guillotière et le centre de la presqu'île. Deux quartiers sont des quartiers de passage avec un noyau stable variant de 65% - le quartier situé derrière les voûtes de Perrache, quartier peu peuplé - à 55% - la partie centrale du Sème arrondissement, les Brotteaux populaires. Ce dernier quartier à un turnover très important, et les électeurs qui y séjournent pour un temps bref y sont plus nombreux que ceux qui s'y installent. Les deux quartiers situés dans le cadran du type quartier de passage sans population stable, sont assez éloigné du type pur et si le brassage de la population y est fort, y réside aussi une population assez stable. Ce sont les Terreaux et la Part-Dieu où l'importance des petits logements, le plus souvent d'une seule pièce, a été soulignée ⁸²² . Enfin, et même si socialement ils sont différents, les Brotteaux et le plateau de la Croix- Rousse sont des quartiers très proches de la moyenne, qui combinent les différentes fonctions