Afin d'avoir une première idée de la mobilité professionnelle, je concentrerai mon attention sur les individus des deux cohortes présents à Lyon pendant quinze, exactement comme je l'ai fait pour la mobilité résidentielle. La méthode de présentation des résultats est également l'arborescence 867 .
Dans la première cohorte. 34,5% des individus changent de catégorie socio-professionnelle au moins une fois en quinze ans (31+38+17) et 65,5% restent dans la même catégorie de 1896 à 1911. Les changements de rang 2 sont au nombre de 21 et concernent 8,4% de l'effectif. Les changements de rang 3 sont inexistants.
Dans la première cohorte, 34,5% des individus changent de catégorie au moins une fois en quinze ans (31+38+17) et 65,5% restent dans la même catégorie de 1896 à 1911. Les changements de rang 2 sont au nombre de 21 et concernent 8,4% de l'effectif. Les changements de rang 3 sont inexistants.
Dans la seconde cohorte, on retrouve presque les mêmes caractéristiques. Les changements de rang 1 sont au nombre de 69 : 33,5% des individus changent de catégorie au moins une fois en quinze ans. Ceux dont la stabilité socio-professionnelle est totale sont 137, soit 66,5% de l'effectif total. On voit qu'à ce niveau d'analyse, les différences entre les deux fois cohortes sont inexistantes. En revanche les changements de rang 2 sont deux plus rares que dans la première cohorte puisqu'ils concernent 8% des individus nés en 1872-1875 mais seulement 4% de ceux nés en 1899-1900. Enfin les changements de rang 3 n'affectent qu'un seul individu dont le simple énoncé des quatre appellations professionnelles, employé liquoriste (groupe 5), liquoriste (groupe 6), employé liquoriste (groupe 5) et infirmier (groupe 4), suffisent à souligner le caractère formel des changements enregistrés 868 .
Afin de souligner la proximité entre les deux arborescences, j'ai fait figurer, à la suite des effectifs réellement observés pour la seconde cohorte, ce que ces effectifs auraient été si les flux avaient été, à chaque étape, identiques à ceux de la première. La comparaison permet de mettre en lumière à quelle étape du processus de mobilité se rencontre les différences les plus décisives. Elles portent essentiellement sur le rythme des changements de rang 1 (36 contre 26 entre 1896 et 1901 et 16 contre 31 entre 1901 et 1906). Là se trouvent les clefs qui permettent de comprendre la logique de toutes les autres disparités. Or, lors de l'étude des changements d'adresses, le rythme des déplacements de rang 1 était apparu, aussi, comme furie des dissemblances importantes entre les deux populations. Les différences enregistrées dans les niveaux et les rythmes de la mobilité professionnelle des deux cohortes ne renvoient-elles pas, tout simplement, aux différences qui affectent la mobilité résidentielle des individus des deux cohortes, les changements professionnels n'étant signalés qu'à l'occasion des déménagements. Cela pourrait donc biaiser l'estimation de la mobilité professionnelle. Afin de tester la réalité d'un tel risque, j'ai croisé l'ensemble des changements d'adresses et celui des changements socio-professionnels afin de savoir combien de cas correspondaient à l'intersection de ces deux ensembles, à chaque période étudié, pour les deux cohortes 869 .
Entre 1896 et 1901, on observe 107 individus qui changent de logement et 31 qui changent de catégorie socio-professionnelle. Parmi ces deux groupes, 18 individus changent, à la fois, de logement et de profession. Si 58% des individus qui changent de profession changent aussi de logement, les individus qui déménagent ne quittent leur catégorie professionnelle que dans 17% des cas. L'examen de ce tableau permet d'étudier les relations entre mobilités résidentielle et professionnelle. L'intensité de ces relations est très variable même si la relation profession-résidence est toujours beaucoup plus déterminante que la relation résidence-profession : changer de profession implique très souvent un changement de logement mais l'inverse n'est pas vrai. Que la relation fonctionne que dans un sens signifie que la crainte du biais évoqué plus haut n'était pas justifiée. Si tel avait été le cas, si la mobilité professionnelle avait pu être déduite de la mobilité résidentielle, le nombre des changements professionnels survenus dans la seconde cohorte aurait été beaucoup plus faible : il y aurait eu, au total, 44 changements logement/profession et non pas 62 comme l'indique le tableau 870 .
Pour les deux cohortes, les chiffres concernent les individus présents lors des quatre observations successives et pour lesquels une profession est explicitement indiquée. Ces analyses n'incluent pas les individus classés dans la catégorie divers. Ces règles expliquent que l'échantiHon de la première cohorte soit de 249 et celui de la seconde de 206.
Notons que cet électeur, numéro B093, change trois fois d'adresse mais sans changer de quartier. Il habite le Vieux Lyon, 21 rue Tramassac, 27 rue Tramassac. 24 montée du Gourguillon et à nouveau 27 rue Tramassac : des déplacements dans un mouchoir de poche.
Je ne distingue pas ici entre changement de rang 1 et changement de rang 2 car les seconds sont trop peu nombreux, surtout pour l'étude socio-professionnelle.
On obtient 44 en appliquant les pourcentages de la première cohorte aux effectifs de la seconde, soit (93x17%)+(65x23%)+(66x21%).