Conclusion

De même qu'elle ne bénéficie pas des mêmes facilités que la première cohorte dans ses déplacements résidentiels, la seconde cohorte a une expérience plus limitée de la mobilité professionnelle. Les indices synthétiques ne le montrent qu'imparfaitement parce que tous les mouvements sont, par principe, considérés comme équivalents mais une analyse plus fine des itinéraires souligne que les chances d'améliorer sa condition dans les quinze premières années de carrière se dégradent pendant 1'entre-deux-guerres. Et l'on comprend mieux alors que les classes moyennes, véritable creuset des trajectoires ascendantes de la première cohorte en voie de fermeture après le premier conflit mondial, soient en crise.

Le dernier article de la longue enquête de l'Ere nouvelle de janvier 1921 intitulée "A quoi rêvent les jeunes gens ? " s'intitulait "Conclusion : ils ne rêvent pas assez". On serait tenté de dire qu'à l'examen des itinéraires résidentiels et professionnels de la cohorte lyonnaise, les années folles, sauf pour une minorité, ne laissaient pas beaucoup de place aux rêves. Et ce n'est pas la comparaison de leur situation à celles de leur père qui aurait pu aviver leur enthousiasme.