3. L'âge du père

Afin de mesurer l'influence de l'âge du père sur la mobilité sociale de leurs fils, j'ai divisé chaque cohorte en deux groupes, le premier correspondant aux fils des pères jeunes, le second aux fils de pères âgés. Dans la première cohorte, 113 fils ont un père qui a moins de 33 ans ⁹⁶⁶ .

Pour la première cohorte, l'âge du père est beaucoup plus déterminant que pour la seconde. La distorsion induite par la prise en compte de l'âge du père est beaucoup plus faible pendant l'entre-deux-guerres de même que l'était pour la mobilité professionnelle le fait d'être ou non né à Lyon. Alors qu'avoir un père âgé augmentait notablement les chances d'avoir une mobilité ascendante pour les enfants nés en 1872-1875, l'avantage retiré d'une telle situation est plus restreint pour les enfants du tournant du siècle.

Comment l'expliquer ? L'école a-t-elle compensé les avantages que pouvait procurer le fait d'avoir un père âgé dont les moyens avaient des Chances d'être plus importants que ceux d'un père jeune ?

La pesée globale a donné la mesure des transformations survenues en deux générations. La comparaison des deux cohortes, la séparation des mobilités professionnelle et sociale a dessiné deux évolutions distinctes. Si le niveau et le rythme de la mobilité professionnelle sont très voisins avant comme après la première guerre mondiale, la mobilité sociale enregistre une nette dégradation de son niveau.