Première partie. La théorie actuelle des effets externes : principes et limites

« L’organisation vivante est ambivalente, ambiguë, polysémique, multifonctionnelle, incongrue, planifiée, programmée, anarchique, hiérarchique, pleine de trouvailles et de bricolage. Comment optimiser le bricolage ? Et si l’optimisation comporte l’intégration des désordres, incertitudes, aléas, concurrences, antagonismes, alors, une telle optimisation comporte de l’inoptimisable ; Dès lors, ne faut-il pas réviser, reformuler, ouvrir notre notion d’optimisation ? Ne faut-il pas comprendre que la véritable optimisation est toujours complexe, risquée, comportant désordres et conflits, et que son ennemi est la pseudo-rationalisation qui prétend chasser le conflit, le désordre, la concurrence, le risque ? Toute conception idéale d’une organisation qui ne serait qu’ordre, fonctionnalité, harmonie, cohérence est un rêve dément d’idéologue ou/et de technocrate. La rationalité qui éliminerait le désordre, l’incertitude, l’erreur n’est autre que l’irrationalité qui éliminerait la vie ».
Edgar Morin, 1980 13

Notes
13.

MORIN, Edgar, (1980), La méthode 2. La vie, Seuil, 470p., p. 326.