I1.3 L’optimum de Pareto

Prolongeant les travaux de Walras, Pareto (1927) 19 s’est attaché à définir des propriétés caractérisant l’optimum économique. Utilisant le principe géométrique des courbes d’indifférences (emprunté à Edgeworth), il représente la processus de l’échange de deux marchandises entre deux individus compte tenu de leurs préférences (« goûts ») et des prix du marché (« obstacles »). Sans avoir besoin de comparaisons interpersonnelles entre les échangeurs, il montre que l’équilibre correspond au point de tangence de la courbe des prix et de deux courbes d’indifférences particulières des deux individus. Ce point est appelé « maximum d’ophélimité », que Pareto défini ainsi 20  :

‘« Nous dirons que les membres d’une collectivité jouissent, dans une certaine position, du maximum d’ophélimité, quand il est impossible de trouver un moyen de s’éloigner très peu de cette position, de telle sorte que l’ophélimité dont jouit chacun des individus de cette collectivité augmente ou diminue. C’est-à-dire que tout petit déplacement à partir de cette position a nécessairement pour effet d’augmenter l’ophélimité dont jouissent certains individus, et de diminuer celle dont jouissent d’autres : d’être agréable aux uns, désagréable aux autres ».’

Par la suite, Pareto s’est attaché à démontrer que le régime de libre concurrence conduit à un état satisfaisant aux conditions d’optimalité telles qu’il les a définies. Cette démonstration conduit à une relation d’égalité entre le rapport des prix de deux produits, leur taux marginal de transformation pour le producteur, et leur taux marginal de substitution pour les consommateurs. Notons que cette égalité est équivalente à la condition de satisfaction maximale des besoins du théorème de Walras.

Notes
19.

PARETO, Wilfredo (1927), Manuel d'économie politique, 695p.

20.

PARETO, p. 354.