3°) Bilan et faiblesses de la critique de Coase

L’apport de Coase peut être synthétisé par les éléments suivants (ROTHENGATTER 1993) 71  :

Si les apports de Coase sont certains, on ne saurait pourtant accorder trop de valeur à la rigueur théorique de sa critique de Pigou. Celle-ci est en effet marquée par une mauvaise interprétation volontaire de la taxe égalisant le prix au coût marginal social.

En effet, dans l’exemple sur les fumées d’usine qu’il présente à la page 41 de son article, l’illustration de la non-optimalité de la solution de la taxation se fonde sur une taxation des dommages non marginale ! Coase estime en effet impossible de concrétiser des taxes correspondant aux coûts marginaux sociaux du fait de « problèmes de calcul », « différences entre dommages moyens et marginaux », « interrelations entre les dommages subis entre les deux parties ».

Coase critique en fait une théorie en introduisant dans sa critique des phénomènes exclus par hypothèse. Ceci conduit Jean-Jacques Laffont à préciser que « ses critiques n’ont pas toujours la valeur de son apport ». En effet si la critique de Coase sur les difficultés pratiques d’une taxation optimale est recevable, son fondement théorique est fragile. Turvey (1963) 73 , qui synthétise les vues de la nouvelle ligne de pensée initiée par Coase, précise qu’une taxe marginale fonction de l’effet externe réellement émis (dans l’exemple de Coase : fumée et proximité d’habitations), et pas seulement d’un paramètre lié à l’effet externe (fumée), conduit bien à une allocation optimale, contrairement aux affirmations de Coase.

Nous ajouterons au bilan de l’article de Coase les deux élément fondamentaux suivant :

Notes
71.

ROTHENGATTER, Werner (1993), Volkswirtschaftslehre - Mikroökonomie, IWW.

72.

notamment l’absence de coûts de transaction

73.

TURVEY, Ralf (1963), On Divergences between Social Cost and Privat Cost, Economica, 30(3), august 1963, pp.309-13.