II1.2 Externalités et sphères de références

C’est à Alain Bonnafous (1989) 80 à qui l’on doit d’avoir bien précisé l’utilité de sphère de références. Ce dernier pose ainsi la question : « effets externes... par rapport à quoi ? ». Sans aller jusqu’à la redéfinition des 5 sphères qu’il propose, on doit au minimum distinguer les sphères suivantes :

1/la sphère à l’origine de l’externalité (firme, activité, individu ou groupe d’individu) ;

2/la sphère recevant l’externalité (firme, activité, individu ou groupe d’individu, environnement) ;

3/la sphère de la collectivité

Cette distinction schématique de trois sphères de référence nous permet de comprendre que l’externalité ne devient visible que par elle est révélée en négatif par des dépenses de protection ou d’évitement, soit directement par une réaction économique du récepteur de l’externalité, soit indirectement par une intervention publique, lorsqu’une réaction directe est impossible (protection de l’environnement). Notons que dans le cas où existe une externalité à caractère réciproque, ces deux sphères sont à la fois de type 1 et 2. On peut en effet distinguer les externalités suivant qu’elle sont de caractère réciproque ou unilatérales comme le propose Boissieu (1980) 81 . Nous verrons que ce critère est lié à des question de droit et de répartition.

Notes
80.

BONNAFOUS, Alain (1989), Allocation des coûts externes, Conférence de l'ESTI, Bruxelles. La politique des transports : l'harmonisation des conditions de concurrence.

81.

cité par DELVERT, Karine (1994), Archéologie des effets externes, mémoire de maîtrise d'analyse économique sous la direction d'Yves Crozet, Université Lumière Lyon2, p. 19.