2°) Cas ou (x ∞ t)

Notons que dans le cas ou la nuisance ne dépend que du niveau d’activité, il n’existe pas de marché de l’évitement spécifique. Dans ce cas, le marché de l’évitement n’est rien d’autre que le marché de l’activité t, pour lequel on peut assimiler le coût de « l’offre d’évitement » Emx(e) à la fonction demande de t ; par contre on ne pourra plus considérer la seule « fonction dommages » Cmx(e) puisqu’il faudra aussi ajouter le coût privé Cmp(e) pour avoir une fonction « demande d’évitement » Cms(e).

Dans un tel cadre, l’existence a priori d’un évitement optimal de l’externalité revient à considérer que la collectivité et/ou les victimes aient indemnisé producteurs et/ou consommateurs de l’activité t pour qu’ils renoncent à une certaine quantité de t, le niveau de production passant de tm à t0. Nous retrouvons la logique de marchandage présenté par Coase.

On considère alors que le problème est résolu, du moins pour ce qui concerne l’allocation optimale des ressources.

En fait, l’hypothèse implicite fréquente de la théorie appliquée des effets externes est que le marché de l’évitement n’existe qu’en ce qui concerne les paramètres yi. Le niveau d’activité t est donné, et supposé sous-optimal. C’est l’hypothèse d’optimalité de ce marché de l’évitement qui permet alors de proposer une optimisation du marché de l’activité t.

Une telle démarche justifie l’existence spontanée d’un marché de l’évitement en yi par la possibilité de réactions décentralisées des victimes et/ou de la collectivité. Par contre l’existence spontanée d’un marchandage entre victimes et producteurs sur le marché de t est improbable : un tel marchandage peut difficilement être le résultat d’actions décentralisées.