II1.7 Externalités positives et négatives

Une question se pose lorsque l’on considère les externalités positives : nécessitent-elles des interventions publiques sous forme de subventions afin d’être internalisées ? Pour Xavier Greffe(1994) 84 il « convient de rester prudent devant l’argument des effet externes positifs ».

En fait, cette question qui donne lieu à de nombreuses polémiques mérite une réponse claire et tout à fait simple. S’il existe une externalité unilatérale entre deux sphères de coût CX(x), il est évident que cette interaction représente un coût externe pour l’une des sphères et un bénéfice externe pour l’autre. Celle qui bénéficie de l’externalité émet un effet externe négatif sur l’autre sphère. La sphère « victime » subit l’effet externe, on peut tout aussi bien dire qu’elle émet un effet externe positif sur l’autre sphère en subissant ses nuisances. L’internalisation de cette externalité visera à assurer un transfert entre le bénéficiaire de l’externalité suivant Cmx(x) et indemniser la victime suivant cette même valeur.

Supposons par exemple que nous soyons dans le cas simple du conflit entre deux activités opposées A et B, qui produisent respectivement t et évitement de t : e=t0-t. Nous avons de plus une interaction non marchande entre ces deux activités x contante, telle que CmsA(t)=CmpA (t)+CmxA-B. Cette interaction est un effet externe négatif de A sur B.

En l’absence d’internalisation, le marché conduit à CmpA (t)=CmeB (t0-t).

Si l’on internalise l’optimum va correspondre à : CmpA (t)+CmxA-B=CmeA (t0-t)

Mais on peut aussi décrire l’optimum ainsi : CmpA (t)=CmeA (t0-t)-CmxA-B

Nous voyons comment l’on peut tout aussi bien décrire cette interaction comme effet externe positif de B sur A.

Le cas particulier des effets externes positifs n’en est donc pas un, ceux-ci ne sont que la réciproque d’effets négatifs. Le principal est de bien préciser les sphères entre lesquelles existent les externalités, ainsi que le caractère unilatéral ou non de ces interactions.

Notes
84.

GREFFE Xavier (1994), Economie des politiques publiques, Dalloz, 546p, pp. 384-388.