II2.3 Les problèmes de prises de position normatives dans l’application des approches indirectes des exernalités

L’économiste, limité dans les évaluations directes, peut tout de même constater la réalité d’un certain nombre de nuisances non tarifées sur le marché (coûts qui existent, mais dont le montant est indéfini). L’impossibilité d’évaluer « objectivement » les dommages ne l’empêche pas de juger la situation de la société sous optimale, et de mettre en avant le principe d’une tarification décentralisée des externalités.

Cette démarche le conduit soit à proposer par tâtonnement des fourchettes de coûts externes en fonction d’hypothèses d’évitements des nuisances supportables, soit à supposer les arbitrages politiques et sociaux pertinents, et donc à se contenter de repérer les coûts effectivement révélés. Par ailleurs la prise en compte ou non des « dommages restants » correspond à deux approches biens distinctes des rapports entre l’homme et l’environnement.

Ayant recours à des méthodes indirectes, et comptables, il est conduit à sortir de la rigueur marginaliste, et à prendre des positions normatives dans deux domaines :

La première distinction entre ce qui est ou ce qui devrait être correspond à la distinction faire par Pigou entre externalités « révélées », ou « potentielles ». Pour ce qui concerne les externalités d’environnement, la seconde amène à distinguer deux conceptions philosophiques de l’environnement comme bien économique.