II3.4 Le cas particulier de la congestion

La congestion peut être considérée comme un effet externe, car une non tarification de la congestion conduit à une perte sociale par divergence entre coût marginal et coût moyen égal au prix. Cependant, comme le rappelle Karine Delvert, la question est de « savoir si le problème des encombrements de circulation pouvait représenter un exemple de déséconomie externe pour chaque conducteur mais interne à une « industrie » ou s’il relevait plutôt d’un usage malencontreux d’une ressource rare qui serait une parcelle de terre encombrée 126  ». En fait pour répondre à cette question, il convient de distinguer quatre grands effets de la congestion :

En définitive, seul les pertes de temps imposées aux autres usagers de la route en milieu urbain doivent donner lieu à internalisation avec transferts à l’extérieur du mode routier. Le problème de la congestion des trafics interurbains relève de transferts inter-usagers de la route qui ne nous concernent pas ici. L’étude du LET a ainsi évalué un « coût externe pertinent » de la congestion urbaine par les pertes effectives en ce qui concerne la somme du temps perdu par les usagers TC et les surcoûts d’exploitation des TC, soit un coût annuel de 8 milliards, soit un ordre de grandeur de 10 milliards de francs. Le « coût externe potentiel » a été estimé suivant les investissements TC envisagées dans le cadre du Xième plan, investissements envisagés comme évitement de la congestion routière, soit un ordre de grandeur de 20 milliards de francs par an (21 milliards plus précisément).

Notes
126.

DELVERT, Karine (1994), Archéologie des effets externes, mémoire de maîtrise d'analyse économique sous la direction d'Yves Crozet, Université Lumière Lyon2.

127.

CROZET, Yves (1994), La mobilité en milieu urbain : de la préférence pour la congestion à la préférence pour l'environnement, LET, ADEME, Ministère de l'Environnement.

128.

IWW, INFRA, Op. Cit.

129.

CHAUSSE, Alain (1994), Les transports en commun subventionnent la congestion, in La mobilité en milieu urbain : de la préférence pour la congestion à la préférence pour l'environnement, LET, ADEME, Ministère de l'Environnement, pp. 69-76, rapport sous la direction d’Yves CROZET.

130.

AUZANNET P., RATP, (1990), L'efficacité économique et sociale des transports de voyageurs, Revue générale des chemins de fer

131.

PLANCO, (1990), Coûts externes du trafic : rail, route, voie navigable, Essen.

132.

NEWMAN, P., KENWORTHY, J. (1988), The Transport-Energy Trade-Of: Fuel Efficient Traffic Versus Fuel Efficient Cities, in Transportation Research, volume 22A, Number 3.

133.

CROZET, Yves (1994), La mobilité en milieu urbain : de la préférence pour la congestion à la préférence pour l'environnement, LET, ADEME, Ministère de l'Environnement, p. 109.

134.

IWW, INFRA (1995), External Effects of Transport, project for UIC, Paris, p. 27.