Chapitre III. Identification des insuffisances de la théorie appliquée des effets externes (technologiques)

Introduction

Nous avons dans notre chapitre II présenté les potentialités et limites du concept d’effet externe, en concluant sur son intérêt, sans pour autant perdre de vue la prudence que doit adopter l’économiste dans les manipulations du concept. La question que pose ce troisième chapitre est la suivante : ce cadre théorique suffit-il pour embrasser, c’est-à-dire pour bien analyser et comprendre, le problème de l’externalisation de valeurs sociales dans le développement de certaines activités économiques ? Les principes d’internalisation de Pigou ou de Coase sont-il suffisants ? L’économiste doit-il aller plus loin dans l’élaboration de ses concepts ? Le peut-il ?

Pour avancer une réponse sur les points sur lesquels la théorie mériterait d’être complétée, nous allons dans ce qui suit préciser les insuffisances qui peuvent rendre inopérante une internalisation partielle des effets externes. Nous distinguerons les insuffisances liées à la possibilité de coûts d’évitement à rendements croissants (Section III1) et les insuffisances liées face aux variations temporelles des coûts et demandes d’une activité polluante (Section III2). Nous constaterons en outre le caractère fortement réducteur pour l’analyse des effets externes de la rationalité utilitariste et de l’individualisme méthodologique qui lui est lié (Section III3).