Deuxième partie. Les choix de structure face à l’indétermination économique : l’enjeu de l’expression de la citoyenneté dans l’internalisation

« Quel est l’homme qui, de nature, aurait l’âme assez basse pour préférer dépendre des caprices d’un de ses semblables à suivre les lois qu’il a contribué à établir lui-même, si sa nation lui paraissait avoir les vertus nécessaires pour faire un bon usage de la liberté ? Je pense qu’il n’y en a point. Les despotes eux-mêmes ne nient pas que la liberté ne soit excellente. Seulement, ils ne la veulent que pour eux-mêmes, et ils soutiennent que tous les autres en sont tout à fait indignes. Ainsi, ce n’est pas sur l’opinion qu’on doit avoir de la liberté qu’on diffère, mais sur l’estime plus ou moins grande qu’on fait des hommes. Et c’est ainsi qu’on peut dire d’une façon rigoureuse que le goût qu’on montre pour le gouvernement absolu est dans le rapport exact du mépris qu’on professe pour son pays. Je demande qu’on me permette d’attendre encore un peu avant de me convertir à ce sentiment-là ».
Alexis de Tocqueville, 1856 162

Notes
162.

TOCQUEVILLE, Alexis (1856), introduction à L’ancien régime et la révolution.