I2.2 La distinction entre choix collectifs et préférence des citoyens

Nous venons de distinguer chez l’individu une fonction de préférence économique, révélée par le comportement des individus sur le marché, et une fonction de préférence sociale, ou préférences du citoyen. Mais si la révélation de la première est spontanée, qu’en est-il de la seconde ? Les choix collectifs politiques sont-ils révélateurs de la préférence collective des citoyens ? Ou bien doit-on faire la distinction entre choix et préférence collective ? Mais dans ce cas, nous voyons la difficulté de juger où se trouve « la préférence collective » : correspondant plutôt à la légitimité politique ? plutôt à une agrégation des comportements individuels marchands ? Les philosophies économiques de tradition libérale auront tendance à douter de la légitimité politique pour ne faire confiance qu’à la réalité matérielle concrète des comportements marchands. Les philosophies économiques de tradition interventionniste nierons la loi d’airain du marché pour faire au contraire une confiance aveugle à l’action publique.

En distinguant les fonctions de choix marchands et collectifs de la fonction de préférence des citoyens, nous refusons de choisir. L’enjeu, nous semble-t-il est plutôt de mesurer l’écart qui se creuse entre réalité marchande, choix publics, et préférences sociales. Le choix de cette distinction nous amène au préalable à refuser les théories du choix public.