Chapitre I. Définition d’une externalité pécuniaire « de structure »

Introduction

La « controverse sur les boîtes vides » 419 avait amené les économistes à ne considérer comme pertinentes dans l’économie du bien être les seules externalités technologiques, les externalités pécuniaires étant classées dans les théories du monopole. Les économistes considèrent ainsi que les externalités pécuniaires ne relèvent pas de politiques d’internalisation (Rothengatter, 1995) 420 .

Nous allons voir dans ce chapitre comment des écarts inévitables aux hypothèses de la théorie économique standard, et notamment l’existence de choix politiques « de structure » militent pour une réhabilitations des externalités pécuniaires au sein de l’économie du bien être (Section I1). Plus concrètement, adoptant une analyse qui repose non plus sur une fonction de bien être collectif, mais sur la réalité de choix politiques supposés légitimes, nous définirons une externalité pécuniaire « de structure » mesurant la divergence entre choix publics et choix marchands, indicateur économique des deux divergences que nous avons mis en relief en seconde partie (entre choix marchands et préférences sociales d’une part, et choix publics et préférences marchandes d’autre part). En distinguant secteur différencié et secteur non différencié, ainsi que le cas des espaces rares, nous mettrons en lumière les cas où une analyse en termes d’externalités pécuniaires de structure est particulièrement nécessaire dans le marché des transports (Section I2).

Enfin, nous verrons dans quelle mesure existe une complémentarité entre une analyse théorique néoclassique qui adopte le concept d’externalités technologiques « élémentaires » et une analyse plus pragmatique et cohérente avec la rationalité des choix politiques mettant en avant l’intérêt d’externalités pécuniaires « de structure » (section I3).

Notes
419.

cf. première partie.

420.

IWW, INFRA (1995), External Effects of Transport, project for UIC, Paris.