III1.5 Les choix de structure d’évitement des effets centralisateurs du système TGV français

En ce qui concerne les effets pervers centralisateur du TGV, une évolution vers la philosophie des dessertes adoptée en Allemagne devrait nécessairement accompagner une véritable politique d’aménagement du territoire. L’application du système de dessertes des ICE allemand à l’ensemble du territoire français est certes géographiquement inadaptée, mais il existe tout de même des régions françaises dont la morphologie géographique est similaire à la morphologie des régions allemandes (Rhône Alpes, Midi, Nord). Dans ces régions, l’enjeu est de briser la logique centralisatrice du TGV par l’insertion de ses parcours terminaux dans des logiques régionales.

Pour cela, les régions devront avoir un poids suffisant pour négocier avec la SNCF des arrêts des rames TGV plus réguliers (par exemple, la desserte d’une gare telle que Satolas ne peut être intéressante pour la Région Rhône-Alpes que si elle permet des relations vers Grenoble, Valence, Savoies étalées sur l’ensemble de la journée), ainsi que la suppression de la réservation obligatoire dans les parcours régionaux. Par ailleurs, Gerhard Heimerl 475 insiste sur les avantages en termes d’effet réseau, d’aménagement du territoire régional, d’attractivité du rail à long terme, de dessertes TGV en centre ville plutôt que dans des gares périphériques (Heimerl, 1990). C’est dans les centres en effet, que les voyageurs ont le plus de correspondances avec les réseaux urbains et régionaux. Ainsi, seuls des choix politiques régionaux « de structure » résolument volontaristes pouront permettre de contrer les effets d’entraînement polarisateurs d’une offre TGV calquée sur la demande Paris - Province.

Notes
475.

HEIMERL, Gerhard (1990), Grundsätzliche Überlegungen zur Gestaltung des zukünftigen Eisenbahnnetzes in Deutschland, ETR 39, H12, Dezember.