i- Les Himalayas Ou La Périphérie En Question Centrale

Entre la plaine indo-gangétique et les basses terres du Takla Makan-Gobi sont concentrées 96% des terres de plus de 3 000 m de l’Asie148 qui constituent le plus formidable ensemble de hautes terres du globe (d’une altitude moyenne de 4 500 m), circonscrit au nord et au sud par des chaînes culminant à 7 000 m voire 8 000 m. Etroitement liées entre elles au sortir du noeud des Pamirs (500 km à peine séparent Karghalik de Rawalpindi), les chaînes divergent et s’individualisent rapidement pour composer des longs alignements globalement ouest-est (la largeur de l’ensemble est alors de près de 1 500 km) avant de se réunir au rebroussement birman et d’épouser une direction méridienne (quelque 1 300 km de large). Dans son contexte régional l’Himalaya apparaît comme ‘“ [...] un monde à part, indien par sa base, par sa végétation, par son climat, par les fleuves qui s’y épanchent, tibétain par l’énorme protubérance terrestre dont il forme le rebord méridional ”’ 149. Il est ‘“ la figure géographique qui domine l’Inde ”’ 150 et, dans la géographie régionale indienne, l’une des trois macro-régions de l’Inde, avec les Plaines Septentrionales (Northern Plains) et la Péninsule du Deccan.

Notes
148.

Asie insulaire non comprise. Le chiffre associe au Tibet les massifs périphériques qui forment avec lui un ensemble continu, voir André Cailleux, “ Tibet, Andes : catastrophes, plaques et rétroaction ”, Annales de Géographie, 488, juillet-août 1979, pp. 419-431.

149.

Elisée Reclus, Nouvelle géographie universelle, t.VIII, Paris, 1883, p. 35.

150.

“ the geographical feature which dominates India most ”, K.M. Panikkar, Geographical Factors in Indian History, Bombay, Bharatiya Vidya Bhavan, 1959, p. 47. Figure bien sûr comprise là comme marquage identitaire de l'Inde.