du Périmètre De Sécurité À La Coopération Rénovée

En soit, l’interaction “ externe ” sino-indienne n’a sans doute pas favorisé directement le rapprochement sino-indien, mais elle a au moins permis que l’un et l ’autre des protagonistes mettent à profit l’expérience acquise par la négociation menée avec ces Etats intermédiaires, notamment la Chine, qui a pu “ tester ”, avec des Etats perçus comme influencés par l’Inde, une démarche de négociation applicable ensuite à cette dernière.

Les marches externes de l’Inde présentent à l’heure actuelle le paradoxe d’être à la fois dans un processus d’émancipation économique et diplomatique, mais sans que les Etats n’aient su réellement atténuer la forte subordination qui les lient à l’Inde, faute du contrepoids fort que pourrait jouer une Chine puissante au Tibet. Si l’Inde reste encore hégémonique en Himalaya, c’est avant tout par défaut, d’autant plus que les formes de coopération régionales qui ont émergé avec la création de la SAARC en 1985 n’ont pas dépassé le stade de négociations sur des questions techniques et n’ont pas su acquérir, en 12 ans d’existence, de dimension politique.

Il demeure toutefois que la situation politique n’est pas figée et que le statu quo inter-étatique hérité de la décolonisation est aujourd’hui directement menacé par l’émergence de formes régionales et transfrontalières de revendication politique. Dans l’espace sud-himalayen, le Cachemire n’est plus un phénomène isolé et autour des frontières de basses altitude du Népal le phénomène revendicatif gurkha pourrait constituer un second point d’instabilité régionale.