Annexe

La Graphie Des Noms Propres

SI les frontières sont l’objet majeur de ce présent travail, l’espace concerné par leur tracé est très vaste, de l’ordre de 3 millions de kilomètres carrés ; les toponymes sont d’origines linguistiques fort variées puisque s’y rencontrent des noms d’origine indo-européenne, sino-tibétaine, indo-iranienne pour ce qui est des familles linguistiques, mais aussi cachemiri, pahari, gurung, ladakhi, ouzbek, kirghiz, pour les sous-groupes.

La tradition universitaire veut que l’on utilise au mieux les noms francisés : nous l'avons respecté, mais cette règle ne pouvait concerner qu’une faible partie des noms de lieux cités dans le travail, ces espaces ayant relativement peu retenu l’attention des cartographes français. Pour la plus grande majorité des termes, nous avons repris l’orthographe employé dans les atlas, et notamment dans le Times Atlas of the World qui privilégie l’appellation officielle. Si celle ci ne pose pas de problèmes dans le sous-continent indien, il en est tout autre dans l’espace chinois. Pour ce qui le concerne, nous avons adopté, comme le font la plupart des atlas, la transcription Wade-Giles, qui a l’avantage d’être plus exhaustive que la romanisation officielle chinoise - le Pinyin -, à l’exception des noms dont la graphie est désormais traditionnelle (par exemple Beijing pour Pékin, Xinjiang pour Sinkiang). C’est elle qui est de plus utilisée sur les cartes de la série AMS.

La rare disponibilité des cartes chinoises à moyenne ou grande échelle, et surtout celles du Tibet, nous a souvent obligé à adopter la graphie des noms tibétains telle qu’elle apparaît sur la carte officielle du Tibet éditée par le Gouvernement Tibétain en Exil (non datée ; probablement 1984). N’étant pas tibétologue, nous avons préféré ne pas nous lancer dans la périlleuse aventure de la translittération orthographique ou phonétique (qui donnerait mDo-smed pour Amdo, ou Gzis-kar-rce pour Shigatsé), même si nous dûmes nous y soumettre au cours de nos recherches. Un exemple résumera la difficulté de la localisation au Tibet : pour réaliser la carte concernant la présence militaire, nous dûmes utiliser quatre sources complémentaires : la carte officielle du gouvernement tibétaine en exil, le Zhonghua renmin gongheguo fen sheng dituji, la carte touristique éditée par le bureau de cartographie du gouvernement du Tibet et les cartes dessinées par les représentations tibétaines de l’étranger.

Un dernier problème relatif à la toponymie est celui posé par le sujet même : une rivière ou une chaîne de montagne en position de frontière a rarement le même nom selon qu’on l’observe d’un côté ou de l’autre de la limite, compliquant l’identification. Ainsi, un sommet qui est identifié coté népalais comme le Gosainthan (Demeure de Dieu), est repéré comme le Shisha Pangma (crête au-dessus de la plaine herbeuse) du coté tibétain.