L’enseignement agricole, mis en place par la loi de 1960, a été l’un des volets de la politique de modernisation de l’agriculture. Après vingt ans de fonctionnement, les responsables politiques ont souhaité qu’un bilan soit effectué. A la suite du changement politique de 1981, un vaste processus d’analyse et d’élaboration de propositions pour la rénovation de l’enseignement agricole commence. Il s’inscrit dans un courant de réflexions plus large sur l’ensemble du système éducatif331 et conduit aux lois de juillet et décembre 1984 et janvier 1990. Il se prolonge à travers plusieurs rapports, dont l’objet est de fixer les orientations et l’organisation de l’enseignement supérieur agricole.
La réforme, engagée en 1984, porte sur l’ensemble de l’enseignement agricole. Après avoir rappelé ses missions, nous tenterons de mettre en évidence les principales variations du dispositif de l’enseignement supérieur, de manière à identifier les profils souhaités pour les ingénieurs. Nous indiquerons les changements qui concernent l’enseignement supérieur privé. Puis nous verrons les modifications des cursus, suggérées par les rapports Mothes et Laffitte et la mise en place d’une formation d’ingénieurs en alternance, suite du rapport Decomps. Nous porterons notre attention sur la place donnée aux enseignements de sociologie.
1981 : sous l’impulsion de Alain Savary, Ministre de l’Education nationale, les rapports se multiplient : rapport Legrand, rapport Prost, rapport Peretti. Hervieu (B.), HERMELIN-GUILLOU (Ch.), « Enseignement agricoles et Formation des ruraux », Le bulletin de la D.G.E.R., Ministère de l’agriculture, 1985, n° spécial n°5, p. 1.