1.1.1 - La distinction ingénieur de conception, ingénieur d’application est abandonnée

Outre la formation scientifique et technologique initiale, les missions du dispositif d’enseignement sont élargies pour aller vers la formation professionnelle continue, participer à l’animation du milieu rural, contribuer à la liaison entre les acteurs de développement, l’expérimentation et la recherche et développer la coopération internationale.332 Les textes expriment le souhait d’ouverture de cet enseignement, qui ne doit plus privilégier un seul type d’agriculture mais répondre aux besoins nés de l’évolution de ses diverses formes, de ses activités annexes et des divers modes de développement rural. 333

Les établissements d’enseignement agricole privé peuvent participer au service public d’éducation et de formation (Loi de décembre 1984). Ceux qui en font le choix peuvent passer contrat avec l’Etat et, en contrepartie, bénéficier des aides de celui-ci.

Dans un premier temps (1984), les missions de l’enseignement supérieur public et privé seront formulées séparément, car les diplômes délivrés par ce dernier sont différents de ceux du secteur public. Il conservera une fonction répondant aux besoins de la profession agricole334.

‘La mission de l’enseignement supérieur public, élargie par la loi de 1990, consiste à « dispenser des formations scientifiques, techniques, économiques, sociales en matière de productions végétales ou animales, de transformation et de commercialisation de ces productions, d’industries agro-alimentaires et d’alimentation, d’industries liées à l’agriculture, de santé et protection animales, d’aménagement, de gestion et de protection de l’espace rural, de la forêt et des milieux naturels.
A ce titre, il assure la formation d’ingénieurs, de paysagistes, de cadres spécialisés, de responsables d’entreprises, d’enseignants, de chercheurs ainsi que celle des vétérinaires. »335

La première mission des établissements privés s’élargit pour reprendre ‘« l’intégralité de celles dévolues à l’enseignement public, à l’exception de la formation des vétérinaires »’ 336.

Le dispositif comporte des formations diversifiées et délivrent des diplômes variés337. La caractéristique commune des formations, et leur particularité au regard des autres écoles d’ingénieurs, est qu’elles abordent, au sens le plus large, le domaine du vivant. L’enseignement agricole privé n’a pas de fonctions spécifiques.

L’introduction de la formation aux industries alimentaires constitue un changement significatif pour l’enseignement supérieur agronomique, dans la mesure où les écoles s’ouvrent à la production industrielle. L’opposition fondamental / appliqué, qui portait sur l’enseignement, la recherche et les fonctions, utilisée pour différencier le rôle des établissements, est délaissée.

Notes
332.

BOULET (M.), MABIT (R.) : De l’enseignement agricole au savoir vert, Editions L’Harmattan, Paris, 1991, p. 47.

333.

BOULET (M.), MABIT (R.) : op. cit., p. 46.

334.

BOULET (M.), MABIT (R.) : op. cit., p. 48.

« L’enseignement supérieur agricole privé sous contrat a pour mission : - d’assurer la formation initiale et continue d’ingénieurs qui se destinent à être agriculteurs, animateurs du développement agricole et rural, dirigeants et cadres d’entreprises de la filière agro-alimentaire, enseignants, chercheurs spécialisés dans les problèmes agricoles et connexes, - de participer à la politique du développement agricole et rural par les activités de recherche fondamentale et appliquée, - de concourir à la mise en oeuvre de la coopération internationale et technique. »

335.

BOULET (M.), MABIT (R.) : op. cit., p. 48.

Par ailleurs, l’enseignement supérieur a pour mission « - de participer à la politique de développement scientifique par les activités de recherche fondamentale et appliquée poursuivies dans les laboratoires et départements d’enseignement et les services cliniques des écoles nationales vétérinaires, - de concourir à la mise en oeuvre de la politique de coopération technique et scientifique internationale ».

336.

BOULET (M.), MABIT (R.) : op. cit., p. 48.

337.

BOULET (M.), MABIT (R.) : op. cit., p. 67.