L’évolution rapide du marché de l’emploi et le malaise au sein de l’école ont incité la direction à revoir, dès l’année 1989, l’ensemble du cursus, de manière à clarifier les finalités et le fonctionnement. Afin de rappeler la nécessité de l’adaptation de l’école à son environnement professionnel, le texte du discours prononcé à l’Académie d’agriculture, par Henri Nallet, alors ministre de l’Agriculture, a été remis à tous les enseignants.
‘« Une modernisation en profondeur de l’ensemble de l’enseignement supérieur agricole est indispensable. Modernisation qui doit viser à réorienter notre enseignement vers de nouveaux objectifs. Il ne s’agit plus tant de fournir des cadres « du pouvoir agricole » que de former un personnel de haut niveau technique et scientifique qui soit apte à assurer la prééminence économique de notre secteur agro-alimentaire au sein de notre économie comme dans le cadre européen et international. »491 ’Plusieurs groupes de travail sont constitués par la direction afin de ‘« regrouper des enseignants de diverses disciplines et de divers départements, afin de permettre le maximum d’échanges et de confrontation »’ 492 . Les nombreux débats qui suivirent nous éclairent utilement sur les enjeux de la formation des ingénieurs I.S.A.R.A. Ils ont été abordés à partir de la place des enseignements agricoles, de l’organisation du cursus et de la forme de transmission des savoirs.
L’adaptation de l’école au contexte agricole des années quatre-vingts dix ne se fera pas sans mal. Une autre étape de ce processus débute à la rentrée 1991. Elle donne lieu à des discussions sur des questions récurrentes : quelles sont les caractéristiques du profil de l’ingénieur I.S.A.R.A. ? quelle place donner à la sociologie dans la formation ?
NALLET (H.) : « Intervention à l’académie d'Agriculture », Ministère de l’Agriculture, 1989, p. 8.
« Mise en place des groupes de travail pédagogique pour l’année 1990 », I.S.A.R.A., 1989, p. 1.