3.1 - Une école en crise

La fin des années quatre-vingts se caractérise par une réflexion quasi-permanente sur le cursus. La direction de l’I.S.A.R.A., consciente que la modification engagée lors de l’allongement de la durée des études doit préluder à une évolution continue de l’école, demande aux enseignants permanents d’examiner la progression de l’enseignement pendant toute la durée de la formation, de préciser le profil de l’ingénieur au terme de la quatrième année, la place à accorder aux productions agricoles, les liens entre les options et les activités extérieures et l’enseignement en quatre ans, et d’envisager l’introduction d’enseignements optionnels dès la quatrième année.

L’organisation interne a été plusieurs fois modifiée. En 1989, le C.E.R. est supprimé. Il est remplacé par un conseil restreint de direction. Sa disparition modifie les rapports entre les enseignants et un début de hiérarchie s’instaure. Dans un premier temps, les secteurs d’enseignement deviendront des départements d’enseignement avec, en parallèle, la création, au sein du C.E.R.E.F., de pôles d’études et recherche. Cette structure, difficile à gérer, sera rapidement remise en question et remplacée par une organisation par départements (1990). Au nombre de cinq⁴⁹³, ils regroupent les activités d’étude, de recherche et de formation. Des responsables de département sont nommés par la direction. L’économie et la sociologie sont rassemblées au sein d’un même département. Les mémoires de fin d’études ne sont plus gérés globalement, mais par chaque département. Si, avec V. Isambert-Jamati, nous appelons ‘« crise » une série de changements successifs, sans fixation sur une structure »’ ⁴⁹⁴ , nous dirons que l’I.S.A.R.A. est, pour cette période, en crise.

Les débats sur la place de l’enseignement agricole, l’organisation du cursus et les formes de transmission des savoirs en constituent une nouvelle illustration.