A la demande de la direction, un groupe de travail s’est interrogé ‘« sur l’existence d’une ou deux opérations pédagogiques de longue durée : Étude socio-économique et Analyse globale de l'exploitation et sur leur caractère obligatoire ou optionnel »’ 506 , en raison du coût engendré par le temps d’encadrement.
Au terme des débats, il fut décidé que l'analyse globale de l’exploitation devait demeurer optionnelle et s'adresser à une vingtaine d'étudiants, qui bénéficieraient, dans ce cadre, d’une formation par la recherche. Pour les autres, trois ou quatre opérations optionnelles à définir devraient être mises en place.
Cette décision marque un tournant dans la vie de l’école, car elle accroît le degré de compartimentation entre les disciplines, en particulier entre l’agronomie et l’économie, qui n’ont plus d’objet d’étude commun. Par ailleurs, elle soulève la question de la formation théorique des ingénieurs I.S.A.R.A., qui se rétrécit dans la mesure où l’analyse systémique n’est plus enseignée à tous.
‘« Est-il concevable que tous les élèves n’aient pas une formation minimum à l’approche systémique ? » 507 ’Après avoir longuement réfléchi sur la possibilité de rendre l’étude socio-économique optionnelle, la commission s’est prononcée en faveur de son maintien pour tous les étudiants, tout en souhaitant une meilleure implication des autres départements et disciplines dans cette opération. Les discussions, qui se sont prolongées pour préciser ce que signifiait concrètement l’implication d’autres disciplines, ont rapidement débouché sur des conflits, mettant en évidence les difficultés de la sociologie à s’affirmer en tant que discipline. Elles ont montré que ce n’est pas elle, comme telle, qui contribue à donner une première identité professionnelle aux élèves-ingénieurs, mais plutôt le dispositif qui, à partir d’elle, a été mis en place.
« Politique de l’école concernant les opérations pédagogiques de longue durée », I.S.A.R.A., 1990, 2 p.
idem.