- Le développement des petites régions : intensification de la production et organisation collective des producteurs

Les premières études monographiques, conduites sans qu’il y ait de demande, décrivent la vie économique et sociale d’un village ou d’un canton de la région Rhône-Alpes, tout en prenant en compte la situation des agriculteurs et leur positionnement par rapport au reste de la population. (cf. annexe 10 - étude n°1).

Dès 1974, cette approche est délaissée au profit d’études à caractère socio-économique qui répondent à des demandes provenant d’organismes chargés du développement agricole ou bien de coopératives. Les commanditaires souhaitent connaître la population avec laquelle ils doivent conduire leurs actions et escomptent une meilleure compréhension de la situation locale pour envisager l’avenir. Les études comportent une approche monographique, complétée par un diagnostic territorial.

La problématique sous-jacente est celle de la modernisation de l’agriculture. Les demandes restent assez vagues, mais elles peuvent être résumées par la question : Comment les agriculteurs, le plus souvent polyculteurs-éleveurs, non spécialisés, peuvent-ils accéder à un meilleur niveau de vie ? Par l’intensification de la production et l’organisation collective des moyens de production, répondent les futurs ingénieurs en agriculture. Toutefois, les contraintes sont multiples. L’isolement, les problèmes fonciers, le faible niveau de revenu, l’exode perçu comme départ des forces vives de l’agriculture, une formation insuffisante des agriculteurs, un manque de dynamisme des organisations professionnelles agricoles et une assistance technique sélective, sont jugés comme autant de freins à l’action. Ce diagnostic est caractéristique des études des années 1974-1976. Parmi les solutions proposées, figurent principalement les actions de formation et d’information et l’organisation collective des agriculteurs, envisagée pour l’achat du matériel agricole et la vente des produits.

‘« Les facteurs favorables à une augmentation de la production de lait peuvent être résumés par ces mots : intensification, spécialisation, sélection, vulgarisation. Mais le jeu de ces facteurs se heurte à des contraintes de structures et de développement...
Les banques de travail, le matériel en commun, les C.U.M.A., ainsi que les groupements d’étude (C.E.T.A.) pourraient avoir un effet considérable comblant ainsi le retard de la région, de la manière la plus rapide et la plus rentable. »549

De 1971 à 1978, la très grande majorité des études portent sur des zones dites « difficiles » ou marginales, ce qui peut être expliqué par l’implantation géographique de l’école. L’étude des possibilités de développement de chaque petite région constitue le thème central. Celles-ci sont envisagées de manière globale, en fonction des héritages productifs et culturels de la région et des acteurs en présence.

Notes
549.

« Monographie de la coopérative laitière du Puy », I.S.A.R.A., 1973, p. 30.