Titre des mémoires

• MONTESSUIT (CL.), PRAVAZ (H.) : « Mesures prises dans des communes de montagne en faveur du secteur agricole et rural », Mémoire de fin d’études, I.S.A.R.A., 1975, 72 p. + annexes.

• MURIGNEUX (J.), RONZON (J.L.) : «  Cervières : une commune de haute montagne : un développement agricole possible ? », Mémoire de fin d’études, I.S.A.R.A., 1977, 310 p.

• HAMMANN (J.M.), RAYNAUD (Ph.) : «  La dinde fermière du Forez : une production complémentaire rémunératrice ? », Mémoire de fin d’études, I.S.A.R.A., 1978, 142 p.

• GUIRAN de (E.), LARRIEU (G.) : « Problèmes de développement agricole - Alpes de Haute Provence », Mémoire de fin d’études, I.S.A.R.A., 1981, 3 Tomes, 241 p.

• BOUVIER (Ch.), REYNAUD (B.) : « Perspectives de développement agricole en Centre - Ardèche », Mémoire de fin d’études , 1982, 3 Tomes, 199 p.

Quelle est donc la signification donnée au terme développement ?

Le repérage des déterminismes les plus prégnants, pour le lieu étudié ou pour la production, l’identification des éléments « extérieurs », qui ont modifié le système social ou la filière de production, constituent les données de cadrage de ces études. Puis, vient l’exposé des motifs sur le bien-fondé du développement d’une petite région ou d’une production.

La finalité explicite est ‘de « redonner une indépendance et une activité sociale et économique à ces régions ’ . ⁶³⁴ Cela implique le rejet de deux modèles de développement : celui où le devenir de l’agriculture est déterminé par le développement du capitalisme, ce qui le plus souvent signifie disparition de l’activité agricole en régions de montagne

‘« Ainsi, la montagne, impuissante à perpétuer une activité rurale, serait condamné à perdre toute indépendance et à servir d’exutoire à une civilisation urbaine grande consommatrice d’espace, selon ces propres styles d’occupation. »⁶³⁵ ’

Un autre scénario consiste en un aménagement au fil de l’eau, de manière à ‘« maintenir là où l’on peut quelques agriculteurs et favoriser l’installation des jeunes, encourager la forêt et le tourisme. Ce scénario correspond aux politiques jusqu’alors mise en oeuvre. »⁶³⁶.’ Le développement autonome d’une petite région, s’appuyant sur la logique des acteurs intervenant dans l’espace considéré, est présenté comme le fondement de l’action. C’est là que l’analyse sociologique prend sa place.

‘« Rendre la population responsable de son avenir : Chombart de Lawe précise, au sujet des changements sociaux, que c’est dans la seule mesure où les transformations sociales ont été réfléchies par les décideurs et les décidés et que, celles-ci répondent aux besoins et aux aspirations profondes de la population, que nous pouvons éviter un système totalitaire et totalisant où les populations muettes sont asservies dans le déterminisme et l’automatisme. Ainsi, tout développement qui ne vise pas la promotion et le bénéfice des populations locales, risque fort de déboucher sur une colonisation de la montagne ou sur une prolétarisation des montagnards...
Après ce bref rappel de données sociologiques sur le développement, nous voudrions montrer que la population cerveyrenne, par le choix d’un certain type de développement, arrive finalement à surpasser ses nombreux handicaps définis précédemment »⁶³⁷ ’

Ensuite, l’analyse est consacrée à l’étude de problèmes techniques ou économiques. La démarche consiste à porter un diagnostic sur une production ou un système de productions en vue d’aboutir à des propositions d’amélioration. Science et technique sont mobilisées pour parvenir à l’accomplissement des hommes. Initiatives collectives, solidarité et organisations collectives constituent les principales voies pour parvenir à un développement autonome.

La lecture des mémoires montre l’usage du paradigme du développement pour penser le changement, dans des régions à l’écart du mouvement d’intensification de l’agriculture.