C. Le Corps - La Sensibilité: Leurs Fonctionnements

Comme le moi-je, ces deux instances sont elles aussi directement liées aux fonctions biologiques ; la sensibilité est reliée notamment au système nerveux.

1. Le Corps

Le corps est le récepteur et l’allié de la sensibilité. C’est en lui que se répercutent les sensations de bien-être ou de malaise d’ordre psychique éprouvées par la sensibilité. On peut ainsi difficilement séparer corps et sensibilité. Pourtant, chacune de ces instances a une existence autonome. En effet, le corps est aussi mobilisé fortement par le moi-je pour la réalisation des projets de ce dernier. Il est souvent obligé de ‘« tirer sur le capital vital pour faire face à tout ce qui lui est demandé »’ 35 et se venge s’il n’est pas suffisamment respecté et pris en compte.

André ROCHAIS ne nomme pas spécifiquement dans son schéma de la personne le lieu de la sexualité. Il la considère comme faisant partie intégrante du corps et ne juge pas utile de la mettre plus en avant. Il va à contre-courant de la conception de la psychologie Freudienne. Il faut néanmoins reconnaître qu’il y a comme un vide dans ce domaine de connaissance au sein de la formation PRH. Nous pouvons déjà émettre l’hypothèse que cette méfiance quant à l’importance excessive accordée aux mouvances des désirs sexuels s’enracine dans la culture catholique traditionnelle d’André ROCHAIS.

Celui-ci admet pourtant la nature instinctive voire animale de l’être humain. Le corps a ses impératifs : il demande à être nourri, soigné et satisfait dans ses pulsions. Il peut exercer un pouvoir tyrannique sur la personne et la soumettre à ses lois de façon servile et aliénante.

Certaines personnes semblent présenter une nature instinctive et fonctionner en répondant en priorité aux demandes de leur corps. Elles cherchent alors le plaisir et la satisfaction de leurs désirs immédiats. Cependant toute importance excessive accordée au corps n’est pas d’ordre instinctif. Il arrive ainsi qu’un fonctionnement de compensation se déclenche, provoqué par une souffrance intérieure, ou par un besoin de combler un vide ressenti profondément. La boulimie, le tabagisme, la drogue, une sexualité débridée, un besoin d’action démesuré peuvent révéler une insatisfaction d’être évidente.

En outre le corps peut lui aussi être victime d’apathie et perdre sa vitalité. Les causes peuvent en être physiologiques ou psychologiques (l’anorexie par exemple).

En revanche un fonctionnement paisible du corps est le miroir d’une personnalité équilibrée, centrée en priorité sur les exigences de son être. Aucune instance de la personnalité ne doit être négligée si l’on veut permettre l’équilibre et l’épanouissement de celle-ci.

Notes
35.

Note d’Observation, Travail-Activités-Engagements et les Forces du Corps, PRH, 1988, p. 2