2. Les Différents Types De Sensations : La Méthode Pour Les Décoder

Nous n’entrerons pas dans une description détaillée de tous les méandres de la méthode, les annexes donnant une vision d’ensemble de la méthode d’analyse66. De plus, nous présenterons en détails cet outil spécifique à travers notre seconde partie, constituée d’une analyse d’entretiens, tendant à évaluer l’efficience de PRH sur ses utilisateurs.

Les sensations sont tout d’abord classées en deux catégories parfois difficilement repérables pour un non initié. Il est d’ailleurs conseillé de faire plusieurs fois la session Introduction à l’analyse afin de bien la pénétrer, ou de participer à un GRINT pour s’y exercer. Comme elle est un élément essentiel de toute pédagogie, il importe de bien la maîtriser.

Au préalable il faut remarquer que les sensations dites « externes » provoquées par les sens (ouïes, odorat, etc.) purement sensorielles ou corporelles n’intéressent pas l’apprenti analyste.

Cependant les sensations psychologiques se manifestent généralement corporellement, la somatisation à laquelle beaucoup sont sujets en est la preuve. C’est pourquoi il est ardu de séparer ce qui est apparemment intrinsèquement lié. Les sensations sont donc de deux types :

« sensations fortes, massives: anxiété, angoisses, peurs, désespoir, haine, honte, blocage, etc. ou dans le registre positif: de fortes émergences de l’être, des certitudes, des évidences, des paroles au niveau de l’être, etc.
sensations légères, douces, fines: émotions et sentiments ordinaires, positifs ou négatifs, légers mal à l’aise, perception de ce que l’on est, climat intérieur de paix... »
67 .

Il est conseillé d’adopter trois attitudes fondamentales dans l’entreprise de l’analyse :

  • une humilité face à ce que l’on va découvrir,

  • un goût profond de la vérité même si celle-ci surprend ou déplaît,

  • une acceptation du réel tel qu’il est au moment où on l’appréhende. Si la personne refuse en effet ce qu’elle éprouve, ce qu’elle est, elle ne peut avancer dans son chemin de découverte.

De plus, il faut se rendre attentif à l’émergence de son être profond qui tend également à se révéler au cours de l’analyse.

Mais le fait de vivre ces attitudes fondamentales suffit-il à éviter les pièges de l’interprétation erronée et de l’illusion ? Peut-on alors, en définitive, faire confiance à ses sensations ?

Nous pouvons remarquer que l’être humain est doté d’une capacité à ressentir très importante. Les sens sont un détecteur puissant pour guider l’homme dans la vie et lui permettre de connaître ce qui l’entoure. Cependant, les messages de la sensation intérieure dictent une vérité subjective qui a besoin d’être décodée.

D’autre part il faut repérer d’où vient le message de la sensation (de mon être, d’une émotion sensible...). Cette étape de discernement est préalable à l’analyse. Même si la sensation ne perd pas son caractère de subjectivité, le fait de cerner sa nature permet de mieux se préparer au type de découverte auquel elle conduira. Ainsi, les sensations de l’être éveillent-elles une part de vérité plus grande que les sensations de colère d’une sensibilité blessée. En revanche, ces dernières conduisent plus directement à la compréhension d’une souffrance antérieure et permettent de la « conscientiser » afin d’en guérir progressivement.

Ainsi l’analyse permet-elle une approche rigoureuse du ressenti intérieur, même si des imperfections dues à la nature du matériau observé subsistent.

L’analyse est acceptable comme moyen d’avancée, dans la mesure où l’on admet son caractère relatif et subjectif, et où l’on accepte de la mettre à l’épreuve de la vie quotidienne.

Notes
66.

Cf. Annexe 3.

67.

Note d’Observation, L’analyse PRH, Poitiers, PRH, 1984, p. 1.